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vendredi, 07 mars 2014

Les identités plutôt que le P.I.B.!

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Les identités plutôt que le P.I.B.!

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Plus de quatre ans après le référendum interdisant les minarets, le peuple suisse fait encore des siennes. Il vient d’adopter de justesse des mesures de préférence nationale et de limitation des flux migratoires. D’abord abasourdie par ce résultat non prévu par les sondages, la grosse presse a violemment critiqué le choix souverain des Helvètes et leur prédit une future régression économique.

 

Il est intéressant de relever que les arguments de part et d’autre du Léman et du Jura ne correspondent nullement. Journalistes stipendiés et Commission eurocratique de Bruxelles mettent en avant l’économie et la morale tandis que les Suisses rappellent que l’immigration pèse sur la tranquillité publique, entraîne la saturation des infrastructures ferroviaires et routières, oblige la construction de nouveaux bâtiments qui réduit une surface agricole utile peu étendue du fait du relief, favorise la hausse du prix du m2, ce qui contraint de nombreux ménages suisses à venir clandestinement s’installer dans leurs résidences secondaires du pays français de Gex.

 

Par son vote cinglant du 9 février 2014, le peuple suisse s’attaque au cœur même de la globalisation, à savoir la libre circulation des biens, des capitaux et des individus. À l’idéal d’open society colporté par les oligarchies mondialistes et leurs larbins médiatiques, les citoyens de la Confédération helvétique préfèrent les vertus de la société fermée. Véritable pied-de-nez aux altermondialistes et aux libéraux libertaires progressistes, cette décision devrait aussi faire réfléchir tous les chantres du libéralisme conservateur, du national-libéralisme et du conservatisme libéral sur leur engagement idéologique. Soit ils avalisent les mantra libéraux, acceptent l’ouverture illimitée au monde et condamnent l’initiative helvétique – ils s’affirmeraient dès lors comme la faction droitarde et con-conservatrice du mondialisme -, soit ils approuvent cette votation et doivent par conséquent abandonner leur foi naïve dans le libéralisme pour retrouver un conservatisme anti-libéral de bon aloi.

 

Ce dilemme ne se limite pas à la seule question immigratoire. Il tend à se généraliser avec des problématiques saillantes autour de la G.P.A. et du mariage inverti, voire avec le travail du dimanche chaudement approuvé par quelques têtes de linottes libérales-conservatrices.

 

La limitation de l’immigration risque de nuire aux performances économiques de la Suisse. Et alors ? À rebours des incantations maladroites de certains décroissants « de gauche », la remise en cause radicale de la « Mégamachine » ne proviendra pas des catastrophes climatiques ou du dérèglement météorologique, mais d’une véritable prise de conscience identitaire, soucieuse des paysages et d’un enracinement indéniable à travers des communautés charnelles d’appartenance.

 

Organisme de guerre aux ordres de l’Infâme, l’agence de notation Moody’s menace de retirer son triple A à la Suisse qui a si mal voté. Elle juge en effet que « limiter l’immigration est susceptible d’affecter le potentiel de croissance du pays, sa richesse et sa solidité économique dans son ensemble (Le Figaro, 19 février 2014) ».

 

Qu’une société fermée fasse perdre plusieurs points de P.I.B. et de croissance n’est pas dramatique si elle parvient à s’auto-suffire et, surtout, à maintenir sa cohésion ethno-civique interne. Contrairement à ce qu’avance Laurence Fontaine qui célèbre le marché dans le quotidien gaucho-libéral Libération, le marché, ce facteur de déstabilisation des cadres traditionnels organiques, n’est pas primordial. Elle a en revanche raison d’asséner que « le marché est la condition sine qua non pour avancer vers l’égalité des droits (entretien avec Laurence Fontaine, « Le marché peut être progressiste, les pauvres doivent en profiter », Libération, 22 – 23 février 2014) ». Le marché n’est donc pas ce « prussianisme renforcé », auteur d’un ordre concret comme le soutient Jacques Georges (« Vive le marché ! », mis en ligne sur Europe Maxima, 17 octobre 2009). Avec la mondialisation, il est devenu ce corrupteur de toute sociabilité tangible désintéressée. Combattre son hégémonisme exige une révolution culturelle intégrale.

 

Outre la nécessaire relocalisation des activités économiques, la réhabilitation de l’artisanat et de la paysannerie bio, un discours identitaire sérieux se doit de promouvoir le salaire de citoyenneté, la réduction draconienne du temps de travail à trente ou trente-deux heures ainsi que le retour concerté à la terre et la déconcentration démographique assumée des grandes agglomérations. Dans la recherche indispensable de l’auto-suffisance alimentaire, les milliers d’intermittents du spectacle, de journalistes, d’étudiants en psycho, etc., serviraient utilement dans les campagnes bien loin d’une artificialité urbaine grégaire.

 

La défense des identités signifie enfin le rejet total de la démonie de l’économique. Cela réclame une force d’âme remarquable capable de se déprendre de l’imaginaire de la consommation et du productivisme. Il faut désormais avertir les masses hébétées et droguées de matérialisme douceâtre qu’elles se sauveront que si elles redeviennent des peuples fiers d’eux-mêmes. Comme les Suisses du centre de la Confédération…

 

Georges Feltin-Tracol

 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3666

La Russie, l’Occident, le fondamentalisme islamiste et l’Ukraine

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La Russie, l’Occident, le fondamentalisme islamiste et l’Ukraine

Entretien avec Peter Scholl-Latour

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

Q.: Monsieur Scholl-Latour, en 2006 vous avez écrit un livre où vous dites que la Russie se trouve prise en tenaille entre l’OTAN, la Chine et l’Islam. Depuis la rédaction de cet ouvrage, la pression sur la Russie a-t-elle, oui ou non, augmentée?

PSL: Pour le moment je ne vois aucun conflit poindre à l’horizon entre la Chine et la Russie parce que ces deux grandes puissances sont suffisamment intelligentes pour remiser les conflits potentiels qui pourraient les opposer et qui les opposeront un jour, notamment celui qui aura pour cause la démographie chinoise en Extrême-Orient sibérien. Tant les Russes que les Chinois n’ont aucun intérêt à s’engager dans des conflits sur deux fronts avec l’Occident.

Q.: L’Occident en revanche attise les conflits; en effet, l’actualité nous montre que sa volonté de frapper Moscou a le vent en poupe...

PSL: Il est très étonnant que l’Occident adopte une attitude si hostile à la Russie actuellement. Cette hostilité vient de la personnalité de Poutine, que l’on critique sur un mode extrême. Ce ton, adopté par l’ensemble de l’Occident, relève de la pure sottise, car cet Occident se comporte comme si la Guerre Froide n’était pas terminée. Que Poutine en Russie soit un autocrate ou ne le soit pas, cela ne nous regarde pas. Sous Gorbatchev, la Russie avait fait l’expérience de la démocratie occidentale, ce qui avait été très avantageux pour l’Occident —la réunification allemande a été rendue possible à cette époque— mais absolument catastrophique pour la Russie. A cette époque-là, la démocratie et le capitalisme avaient précipité la Russie dans une misère et une incertitude jamais vues auparavant. C’est la raison pour laquelle toutes les spéculations occidentales sur une éventuelle insurrection du peuple russe contre Poutine sont pures chimères.

Q.: Comment jugez-vous les événements qui agitent actuellement l’Ukraine, voisine de l’UE?

PSL: Ce qui se passe actuellement en Ukraine est également une grosse sottise commise par l’Occident. Il est certes juste de dire que les Ukrainiens ont le droit de décider de leur propre destin, mais nous n’avons pas à nous en mêler, à déterminer le mode de cette auto-détermination. L’Occident, y compris les Européens, s’est malheureusement habitué à intervenir en tout. Et voilà que l’on soutient maintenant les diverses oppositions au Président Yanoukovitch qui, ne l’oublions pas, a tout de même été élu démocratiquement. Nous ne devons pas oublier non plus que l’Ukraine est en soi un pays déjà divisé. Nous devons plutôt espérer que les tensions qui agitent l’Ukraine ne débouchent pas sur une guerre civile.

Q.: Au début des années 1990, l’effondrement de l’Union Soviétique semblait annoncer aussi la désagrégation de la Russie. Ce danger est-il désormais conjuré?

PSL: Cette désagrégation de la Russie a commencé avec la dissolution de l’Union Soviétique car les régions, devenues indépendantes sous Gorbatchev, avaient fait partie de l’Empire des Tsars. L’Ouzbékistan actuel n’était pas, à l’époque, une conquête soviétique mais appartenait déjà à la Russie impériale. Lénine avait renoncé à d’énormes portions de territoires à l’Ouest parce qu’il croyait qu’une révolution mondiale était imminente et réunirait bien vite le tout sous la bannière rouge.

Q.: Quelle intensité la menace de l’islamisme fondamentaliste peut-elle faire peser sur la Russie, si l’on tient compte de la situation dans le Caucase du Nord?

russland-im-zangengriff-cover.jpgPSL: Les Américains commencent, petit à petit, à reconnaître le danger que représente l’islamisme, sujet principal de la politique américaine, en dépit de la montée en puissance de la Chine. Ils savent aussi que l’islamisme est bien présent en Russie aussi. Les observateurs internationaux sont conscients de cette menace parce que les peuples musulmans du Caucase ont constitué récemment des facteurs de turbulences voire des facteurs nettement belligènes. Je ne pense pas tant à la Tchétchénie aujourd’hui mais plutôt au Daghestan. Les Russes se sentent très menacés par le fondamentalisme islamique, facteur qui n’existait pas auparavant. Lorsque je visitais l’Asie centrale en 1958, le fondamentalisme n’était pas un sujet de discussion mais, entretemps, les choses ont changé par l’attitude prise par les dirigeants locaux, tous jadis hauts fonctionnaires du PCUS comme Nazarbaïev au Kazakstan. En un tourne-main, tous ces dirigeants communistes se sont mués en despotes orientaux mais ils doivent agir sous la pression de forces radicales islamistes, surtout en Ouzbékistan.

Q.: La crainte de l’islamisme ne constitue-t-elle pas le motif majeur de l’appui qu’apporte la Russie au président syrien Al-Assad?

PSL: Le soutien apporté à la Syrie repose sur plusieurs motifs: la Syrie a toujours été un allié de l’ex-Union Soviétique et les Russes n’ont aucun intérêt à ce que la Syrie tombe aux mains des extrémistes musulmans qui combattent aux côtés de l’opposition ni aux mains d’Al Qaeda qui entend créer un “Etat islamique d’Irak et de Syrie”. Obama semble lui aussi reconnaître, mais un peu tard, dans quelle mélasse il est allé patauger. Nous ne devons pas oublier que la Fédération de Russie elle-même —c’est-à-dire ce qui reste de la Russie après la désagrégation de l’Union Soviétique— abrite au moins 25 millions de musulmans. Ceux-ci n’habitent pas seulement dans les régions au Nord du Caucase mais aussi dans le centre même de la Russie, le long de la Volga. A Kazan, où les aspirations à un nationalisme tatar ne se sont pas encore faites valoir, on a édifié une gigantesque mosquée qui, en dimensions, est bien plus vaste que le Kremlin construit par Ivan le Terrible. J’ai appris qu’y oeuvraient des extrémistes musulmans. Comme d’habitude, ces derniers reçoivent le soutien de prédicateurs haineux venus d’Arabie saoudite.

Q.: Dans quelle mesure peut-on évaluer la méfiance que cultivent Poutine et bon nombre de dirigeants russes à l’endroit de l’Occident, surtout si l’on tient compte de l’élargissement de l’OTAN à l’Est?

PSL: Ils ont raison de se méfier! Comme je l’ai déjà dit, on a l’impression que la Guerre Froide n’est pas terminée. Si, à la rigueur, on peut comprendre qu’une grosse portion de l’Ukraine veut demeurer purement ukrainienne et ne pas être occupée par la Russie, directement ou indirectement, on ne doit pas oublier non plus que la Russie est née à Kiev, lorsque les autres princes russes croupissaient encore sous le joug tatar. C’est à Kiev que la Russie s’est convertie à la chrétienté orthodoxe byzantine.

Q.: Par conséquent, estimez-vous que l’UE, face à la question ukrainienne, et face à la Russie, devrait adopter une position plus souple, plus pondérée?

PSL: L’Europe ferait bien mieux de s’occuper de ses propres problèmes au lieu de chercher encore et toujours à s’étendre. On tente en Allemagne d’étendre sans cesse l’Europe alors que ce fut une bêtise gigantesque d’accepter la Roumanie et la Bulgarie dans l’UE. Et voilà que maintenant on veut aborber l’Ukraine quand l’Europe souffre déjà de son hypertrophie. Si les insurgés ukrainiens s’imposent sur la scène politique, l’Ukraine se dégagera de son partenariat étroit avec la Russie et s’orientera vers l’Europe qui, alors, s’étendra presque jusqu’à l’ancienne Stalingrad! Mais ce n’est pas là le but de la manoeuvre!

(entretien paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°6-7/2014, http://www.zurzeit.at ).

jeudi, 06 mars 2014

Bélgica o Rusia: elija usted

Por Christian Vanneste

Ex: http://www.elespiadigital.com

Para huir del infierno fiscal francés, el actor Gerard Depardieu dudó entre irse a Bélgica o a Rusia. Dos hechos sintomáticos que se han producido recientemente en estos países cobran un significado simbólico para entender el futuro de Europa. El primero no pasa de ser una anécdota: el actor belga Poelvoorde nos ha contado lo que se han reído los belgas con las manifestaciones de los franceses en contra del matrimonio homosexual. Y el segundo hecho es que en Sotchi, el presidente Putin ha inaugurado unos Juegos Olímpicos de invierno a la altura de la visión que éste tiene de Rusia. El futuro de las naciones europeas reside en elegir una un otra de estas dos orientaciones opuestas.

Los belgas son un pueblo simpático, dotado para el humor y el dibujo. La graciosa ocurrencia de Poelvoorde me ha hecho releer a Baudelaire: «La Belgique se croit toute pleine d’appas; Voyageur, ne la réveillez pas!» («Feliz con sus encantos está Bélgica; ¡Viajero, no se te ocurra despertarla!). Esta cita,la menos virulenta de Baudelaire, refleja perfectamente la realidad de este país sito en el corazón de la Europa política. Es un espacio, no una nación. Bélgica es un Estado al borde de la extinción que prefigura lo que podría ser la Europa federal. De hecho allí ya se está aplicando el federalismo. El poder central se ha visto tan mermado que tras las elecciones de 2010 se originó una crisis política de 535 días hasta que pudo formarse un nuevo gobierno. La socialdemocracia halló un terreno de entendimiento con los liberales en lo referente a la «liberación» de costumbres: aborto, matrimonio y adopción por los homosexuales, PMA (Procreación médicamente asistida), eutanasia (incluida la de menores de edad), tolerancia del cannabis en pequeñas dosis, prostitución, salas de “chute”...

La primera y nefasta consecuencia para Europa es que la ausencia de fronteras dificulta a un Estado soberano hacer que sus habitantes cumplan las leyes, al no poder impedir que éstos vayan a hacer fuera lo que tienen prohibido en casa. Esta facilidad de movimiento supone un argumento para ir derogando las leyes de prohibición en todas partes. Europa se acabará rompiendo por el eslabón más débil.

La segunda consecuencia será precisamente el fraccionamiento de los Estados. Para Bélgica, será sólo una cuestión de tiempo. La rica Flandes cada vez soporta peor el lastre económico valón. En definitiva, Bélgica va camino de ser una no-nación, poblada de no-ciudadanos: solamente de trabajadores y, sobre todo, de consumidores sagaces, así como de bastantes tecnócratas que no lo son tanto.

En cambio, Rusia es todo lo contrario. Tras décadas de internacionalismo totalitario, se reafirma en lo que siempre ha sido a través de su cultura: es sobre todo una nación dotada de una fuerte identidad y con un riqueza de espíritu de las más sobresalientes. Su voluntad de superación va emparejada a un conservadurismo moral que molesta claramente a nuestra oligarquía político-mediática de corte «izquierda caviar», pero que siempre ha acompañado a los resurgimientos nacionales, como ocurrió en Francia en la Liberación. Nos guste o no, Rusia existe en la escena internacional. No es el caso de Europa. El «Fuck the EU» de la secretaria de Estado adjunta Victoria Nuland dice bastante de lo que los norteamericanos piensan de Europa.

En el fondo, nuestro continente corre el riesgo de convertirse en una gran Bélgica, un país donde no se vive mal, donde las identidades nacionales van desapareciendo para dar paso a identidades locales y comunitarias fruto de una inmigración descontrolada. Bélgica es un país de libertades y socialismo, con una deuda de casi el 100% del PIB, con un 53% de gasto público insuficientemente compensado por un 50,3% de presión fiscal. Sin embargo, Rusia tiene una deuda diez veces menor con un gasto público del 36% y una presión fiscal del 21%. Es cierto que debe desprenderse de su condición de pariente pobre y luchar contra la corrupción. Es también cierto que debe trabajar por el progreso de las verdaderas libertades, en especial por la libertad de expresión. Pero ¿acaso podemos darles alguna lección con ese pensamiento único que hipócritamente reina en nuestros países? Vladimir Putin está celebrando en Sotchi el renacimiento de un país que llevaba setenta  años en las tinieblas y que ha renacido del caos económico y social en el que se encontró inmerso. Tiene todo el derecho a celebrarlo.

Fuente: El manifiesto

EU Prepares Poisoned Loan for Ukraine

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EU Prepares Poisoned Loan for Ukraine

By

Pravda.ru

Ex: http://www.lewrockwell.com

The EU reported its willingness to provide significant financial assistance to Ukraine. This is allegedly done to cover the need of $35 billion for this and subsequent years. Experts believe that the EU will strongly promote their loan because geopolitical ambitions are at stake. But what would it mean for Kiev? Pravda.Ru tried to figure this out.

The economic situation in Ukraine is close to a collapse. The new authorities have announced that the treasury was empty, while the upcoming expenses will be significant. By July, Ukraine will have to pay $410 billion dollars of debt, and about $3 billion to Russia (including Gazprom). By the end of 2015, Ukraine must pay foreign creditors $17 billion, not including interest. The total financial needs of Ukraine for the current year are estimated by Russian economists at $25 billion, Bloomberg reported.

Given that “the treasury is empty,” and Russia has frozen the remaining $12 billion in financial aid, Ukraine must urgently find creditors. Private creditors are not promising considering 8 percent budget deficit (the EU requirements for their countries is 3 percent), the recession in the economy for the past five months, and capital flight (only direct withdrawals from accounts over two months of the Maidan protests have reached $3.1 billion dollars).

“The collapse may occur as early as March if capital flight continues at the same rate,” warned the IIF. Therefore Ukraine will be only provided a loan because of a political motivation, and will be much smaller than Ukraine requested and under strict conditions. “The big bailout plan Ukraine is currently seeking will not be implemented through international donors and non-inclusive weak government,” told Bloomberg senior economist of IHS Global Insight in London Lilit Gevorgyan.

ukraine_and_european_union_2129785.jpgPolitical conditions include the signing of the Association Agreement with the EU and legitimization of the government. Relevant agreements have been reached between the parties, and the agreement will likely be signed after the presidential elections in Ukraine on May25. The conditions include: reduction of the budget deficit that means devaluation of hryvnia, cuts in  pensions, benefits and salaries to state employees, raising of the retirement age, the removal of subsidies to coal and other underperforming industries, the growth of natural gas prices, and other unpopular measures.

However, assistance to Ukraine will have a negative impact on the European Union where many economies are in distress. Assistance to the country that is not a member of the European Union may be seen by the member countries as waste and politicking. This will lead to strengthening of the position of the nationalists in the upcoming elections to the European Parliament to be held on the same day with the Ukrainian election on May 25.

The Nationalist right block (Marine Le Pen) calling into question the existence of the EU is already gaining 25 -28 percent of vote according to a conservative estimate, and because of the Ukrainian events may significantly increase their representation in the European Parliament.

“Any major EU program will draw criticism of the nationalists in the EU and will allow these parties to gain points,” told Pravda.Ru Andrei Kortunov, General Director of the Russian Council on Foreign Affairs. “The situation is catastrophic, in some countries unemployment is at 50 percent among young people. They will think: “Why are we helping Ukraine that has put itself into this situation? Why should we fund such a large program although we understand that in the future Ukraine will not join the EU?” I do not rule out that this funding will have an impact on the election results.”

There are other considerations about the plan of “salvation” of Ukraine that strictly speaking does not exist. So far there is nothing but emotions from the euphoria of victory over Russia.

“I cannot imagine how this money can be quickly procured, the more so that the Ukrainian economy is unable to send it in the right direction. This is an oligarchic economy with no accountability, and the EU simply has no idea what will happen with the money,” told Pravda.ru Alexander Rahr. The expert believes that European politicians who are now handing out promises “will speak for the EU until June, and then there will be re-election, there will be another commission.”

“These European commissioners talk in terms of geopolitics: not to lose Ukraine for the second time, to help strengthen the government, take the situation completely under control. But national leaders are much more cautious about the assistance to Ukraine. If you ask Ms. Merkel or Mr. Hollande, they will say that they will give the money, but not from the EU, rather, from the IMF and the Treasury, where there is American, Japanese, Chinese, Russian, and European money, international money.” This issue is likely to be solved by a collegial council of the IMF, Rahr believes.

“I think that if the EU decided to help, they will help, another question is how the money will be used by Ukraine,” told Pravda.Ru Viktor Uspaskich, Lithuanian businessman and politician, leader of the Labor Party, a member of the European Parliament from the Republic of Lithuania. “Half of the money will probably be misused, so the 25 billion euros will not make much difference. In such a large country this money will be quickly used up. Even in Lithuania that is allocated 2 billion dollars a year, and that is nearly 15 times smaller than Ukraine, the money is spent quickly, without any significant impact. This assistance will not save Ukraine, it needs about $200 billion, or good management, control structure to effectively use this money. ”

“Indeed, the situation in the EU is very complicated, and the Union has not yet emerged from the crisis, although there are signs of recovery. Debt crisis continues in Spain, Italy, Greece, but it threatens France with its two trillion debt,” told Pravda.Ru professor, political scientist Petko Ganchev, chairman of the geopolitical center of Eurasia – Sofia. “The situation is not too optimistic in many countries of the former Eastern Europe, including Bulgaria. Unemployment is too high and poverty is terrible.

I think that in this geopolitical game the EU is not following its own interests, and under pressure from the U.S. is sacrificing their countries and peoples just to drag Ukraine to its side. Ukraine is a very important link in the geopolitical strategy of the U.S. attack on Russia, and in the future, China.” Petko Ganchev believes that “promises will be replicated, “but gradually requirements will be put forward to clarify the situation and isolate right-wing nationalists from power.

“The EU has a wealth of experience in providing financial assistance to its members in such a way that this assistance is not seen by these countries,” told Pravda.Ru Serbian economist Branko Pavlovic. “In the case of Greece, it was only formally aid to Greece, but in reality funds were allocated to banks owned by legal entities from Germany and France. For example, Romania was allocated 8 billion euros, but Romania did not manage to fulfill the conditions under which it could spend the money, so in reality it only managed to use one billion euros.

Third, when the recipient country manages to get money from the EU, 85 percent of the funds received should be later returned to legal entities of the countries involved in their provision. In fact, funding by the EU is at best a cover for the financing of the economies of the first tier and never leads to the development of the economy of the countries receiving the assistance. Moreover, the economy weakens and debts only increase.”

Reprinted from Pravda.ru.

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Geopolitics & Oligarchy in the Ukraine Crisis

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Geopolitics & Oligarchy in the Ukraine Crisis

By Kerry Bolton

Ex: http://www.counter-currents.com

The situation in the Ukraine follows the same scenario as sundry other states that have been brought into the globalist fold. The riots on the streets of Kiev and elsewhere amount to a “color revolution” of the sought that went like a dose of salts through the states of the former USSR, and recently through North Africa in the so-called “Arab Spring.”[1] Interestingly, there are presently globalist sponsored revolts in three states simultaneously: Venezuela,[2] Syria[3] and Ukraine; all associated with Russian interests. 

Ukraine: Target of Globalists

The “Cold War” against Russia as a world power since 1945, after Stalin scotched globalist plans for a world state under United Nations auspices,[4] only had a brief respite during the Gorbachev and Yeltsin years, Gorbachev having since shown his true colors as a globalist.[5] Hence the present crisis over the Ukraine does not represent a “return to the Cold War,” as foreign policy pundits have been claiming; the “Cold War” hardly stopped. The U.S. policy makers have stated plainly that post-Yeltsin Russia remains an enemy and that anyone who aims to reassert Russia as a world power – as Putin has – is a legitimate target of the USA.[6]

As we might expect, the Ukraine has been one of the states that is of much interest to the National Endowment for Democracy. One might see from NED’s financial program that here again NED has been avidly sponsoring young cadres in various sectors of society, including “educating” electorates on how to vote in the October 2o12 elections. This is flagrant interference in the political processes of what the globalists are now ranting in regard to the Ukraine sovereignty being under threat from Russia. The 2012 NED financial report (the latest published) lists the NGO’s in the Ukraine that received $3,380,834 during that year.[7] The amount represents the upper end of funds sent by NED throughout the world.

Ukraine was among the states targeted for a “color revolution” in 2004; the “Orange Revolution.” Hence, ever since it has not been regarded as sufficiently “democratic,” a euphemism for not being sufficiently under the influence of US/globalist hegemony. A symposium on the Ukraine held by the NED-linked International Forum for Democratic Studies laments that “following its failure to consolidate the democratic gains of the much-celebrated 2004 ‘Orange Revolution,’ Ukraine under the rule of authoritarian President Viktor Yanukovych has suffered numerous setbacks in its struggle to achieve a more democratic system.”[8]

Veteran globalist foreign policy adviser, Zbigniew Brzezinski, who continues to work at 86 for the Center for Strategic and International Studies, when interviewed by Ukrainian Pravda, a journal connected with NED, lauded the rioting youth that, as with other “color revolutions,” precipitated the present situation in the Ukraine. He has praised their sense of “nationhood,” as “an optimistic sign.”[9] Brzezinski speaks of “independent nationhood.” This praise of Ukrainian nationalism by Brzezinski is odd coming from someone who has spent decades, since his days as a young academic, condemning nationalism and asserting that international capitalism, founded upon a globalist elite that transcends territorial borders, is the next phase of historical evolution in a dialectical process. Brzezinski does not even believe in “independent nationhood.” He believes that it is passé.[10] However it is the line followed by all the other mouthpieces of globalization, including the USA and the E.U., and all the pontificators at the United Nations, who are condemning Russia and upholding this “Ukrainian nationhood.” None, of course, are champions of nationalism, which they regard as anathema. It is another means of undermining Russia as the primary state that remains in the way of the “brave new world,” or the “new world order” as it has been called. Hence, “nationalism” is only used as a dialectical strategy as part of a globalist agenda.

Brzezinski also alludes to what is the real bugbear of the globalists: the fear that Russia will lead a Eurasian bloc which, we might add, would also find allies across the world, from India, to Venezuela to Syria;[11] hence the simultaneous actions against the latter two states, fomented by the same forces that are backing the situation in the Ukraine. Brzezinski, as a principal spokesman for the globalists, talks of an “expansion of Europe.” Brzezinski openly states that the globalists want the Ukraine to be part of the E.U. as the start of a process that will integrate Russia also. He states that this is the wave of the future, and that a Russia-led “Eurasian union” will fail. However, if the E.U. represented a truly independent third force, it would have been targeted as avidly by the globalists as Russia and the previous Soviet bloc. Unfortunately, the E.U. has not emerged as a third force, but as an appendage of U.S. foreign policy, and its position on the present Ukraine situation is yet another example of this.

From Brzezinski’s statements, we can see why the globalists were so eager to oust theYanukovych regime, with the prospect of the Ukraine coming closer to Russia rather than opting for the E.U. The Ukraine is clearly an important part of the globalist agenda.

Brzezinski refers to Russia increasingly interfering in Ukrainian affairs, yet the interference of NED, funded by U.S. Congress, and other such agencies, is long and pervasive.

NED funding for a new “Orange Revolution” includes the rather obvious organization named Aplesin (meaning “Orange”), more formally entitled “Center of Progressive Young People, founded in 2001. Aplesin lists its “international financial partners” as the U.S. Embassy; NED; Freedom House; Polish-Ukrainian Cooperation Foundation[12]; International Relief and Development, another U.S.-based globalist front;[13] Princes Foundation Benefactors Ostrozki Ruslan Kraplych, a Ukrainian based organization receiving funding from Microsoft Ukraine and USAID; among others.[14]

The George Soros network of globalist subverters operates in the Ukraine through the International Renaissance Foundation.[15] The Foundation has been active is assisting rioters injured in fighting with authorities.

Oligarchs Given Fiefdoms

One of the first actions of the regime that ousted Yanukovych was to give Ukraine oligarchs their own fiefdoms. Suddenly, oligarchs have become “patriots” and “nationalists.” Rinat Akhmetov, the wealthiest of the oligarchs, head of the SCM group employing 300,000 people and spanning the entirety of the Ukraine, pledged to defend his homeland — although he had lived at One Hyde Park, London — in the event of a Russian invasion. The previous day two other oligarchs, Igor Kolomoisky and Serhiy Taruta, accepted governorships over two regions and responsibility for preparing defense against a Russian invasion. Kolomoisky, “a prominent member and supporter of the country’s Jewish community,” now heads the regional government of Dnipropetrovsk in eastern Ukraine. Taruta is governor of Donetsk, in the far east of the Ukraine. Another oligarch, Dmytro Firtash, rallied to the cause, “speaking on behalf of business circles.” Rabbi Shmuel Kaminezki, head of the Jewish community in Dnipropetrovsk, expressed his support for Kolomoisky, as the Jewish community likewise finds its Ukrainian nationalist voice.[16]

As for Akhmetov, he is said to have had influence over a bloc of forty members of the Ukraine parliament,[17] and one might wonder if it was this influence that was instrumental in the ouster of Yanukovych?

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Petro Poroshenko, billionaire confectionery and automobile manufacturer, TV channel owner, and former Minister of Foreign Affairs and of Trade and Economic Development, also headed Ukraine’s National Bank (2007-2012). He was a major supporter of the 2004 “Orange Revolution,” and chief campaign manager for Viktor Yushchenko’s Our Ukraine Bloc. Forbes’ recent profile states of Poroshenko that he “was a major supporter of anti-government protesters in the Ukraine.” He is a member of parliament and is considered a likely presidential contender. His business focus is on external markets, particularly in E.U. states, having been excluded from Russia.[18] Perhaps this explains his enthusiasm for Ukraine’s entry into the European market?

Victor Pinchuk is second wealthiest oligarch in the Ukraine, behind Akhmetov, and has impeccable globalist credentials. He is founder of EastOne LLC investment, London, a media magnate, and a proponent of Ukraine’s entry into the E.U. His international links include being an adviser for the Brookings Institution, and a friend of former U.S. president Bill Clinton, British prime minister Tony Blair, and globalist wire-puller George Soros. He founded the Yalta European Strategy (YES) to promote Ukrainian entry into the E.U.[19]

The stated aim of YES is to integrate the Ukraine into “key international systems.”[20] The Pinchuk Foundation is associated with the Open Ukraine Foundation, which focuses on youth leaders. Open Ukraine was founded by Arseny Yatsenyuk, Minister of Economics (2005-2006), Minister of Foreign Affairs (2007), and chairman of the Supreme Council (2007-2008). He headed the Front for Change party (2009-2012), and during the last half of 2012 headed the “United Opposition, ” also known as the All-Ukrainian Union Fatherland.

Co-founder of Open Ukraine is Dzhymala Zbigniew, director of the financial and industrial group Inter-Groclin.[21] Pinchuk is a member of the governing body of Open Ukraine. Other O.U. luminaries include corporate board directors such as Roman Speck, CEO of JSC Alfa-Bank. Association with the Front for Change party is continued through party leader Svetlana Wojciechowski.[22] “Partners” of Open Ukraine include the Victor Pinchuk Foundation; the veteran globalist think tank Chatham House; Black Sea Trust for Regional Cooperation (BST), “a project of the German Marshall Fund,” a U.S. entity founded in 1972 to promote “Atlantic relationships,” “in the spirit of the Marshall Plan;[23] NATO Information and Documentation Center; “Democracy, Public Affairs Section,” U.S. Embassy in the Ukraine; International Renaissance Foundation, the Soros Open Society front in the Ukraine; Embassy of Poland; Horizon Capital Advisers LLC, focusing on investments in Ukraine, Moldova and Belrus.[24]

Open Ukraine has made its position unequivocal, proclaiming the “eternal memory and glory of the heroes” involved in the riots causing the present crisis.[25]

The Front for Change, with its close relationship with the oligarchs and globalists, merged into the All-Ukrainian Union Fatherland in 2013. The Fatherland Union, or United Opposition, traces its origins to the 2004 “Orange Revolution.” What is being played out in the Ukraine now is the attempt to complete what was attempted in 2004.

IMF in Ukraine

Arseny Yatsenyuk has been appointed interim Prime Minister. An article in Forbes calls Yatsenyuk “Washington’s man.” Correspondent Kenneth Rapoza alludes to a leaked phone call where Victoria Nuland, U.S. Assistant Secretary of State for European Affairs, told the Ukrainian ambassador that the USA wants “Yats” in. “Yats” was elected by the Ukraine parliament, with just one dissenting vote, despite previously being behind other opposition leaders as choice of prime minister, because he “had friends in high places and while he does not have strong support of the electorate, and would have no chance of winning an election, he is pro-IMF austerity and apparently the bulk of parliament is as well.”[26]

Yatsenyuk’s most immediate measure is to secure loans from the IMF and U.S. and E.U. banks. Yanukovych resisted IMF demands to raise taxes and devalue the currency.[27] Indeed, Yatsenyuk had stated that talks with the E.U. and the IMF are his top priorities.[28] An IMF team arrived in the Ukraine on March 4, Yatsenyuk having stated just prior to the delegation, that Ukraine would meet all IMF requirements.[29] The IMF had suspended loans to the Ukraine twice since 2008 because of the failure to carry out IMF policies. In December 2013 the IMF and the Ukraine failed to reach agreement in talks. The new government under the oligarchs has pledged to the IMF that it would undertake “wide ranging reforms,” according to the Fund’s spokesman Gerry Rice.

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Yatsenyuk has stated he expects to be the most unpopular leader in Ukraine’s history, indicating that, in keeping with usual IMF demands, the first measures will include cuts in state subsidies, particularly for domestic energy consumption, and welfare. U.S. Secretary of State John Kerry wants to rush through a U.S. guaranteed loan of $1 billion, with the E.U. likely to offer a similar amount. Russia had previously promised $15 billion, an offer that has now been withdrawn.[30]

What the outcome will be is predictable: as in other states that have thrown themselves upon the IMF, Ukraine’s economy will be privatized; her resources thrown open to global predators, and the Ukrainian Nationalists, who are already at odds with the social democrats now running the Ukraine, will have provided some of the street fodder for a process that will see the Ukraine enslaved not to Russia, but to global plutocracy – unless Russia stands firm.

Notes

[1] K. R. Bolton, “Tunisian revolt, another Soros/NED jackup,” Foreign Policy Journal, January 18, 2011, http://www.foreignpolicyjournal.com/2011/01/18/tunisian-revolt-another-sorosned-jack-up/ [2]

[2] See for example, National Endowment for Democracy, “Venezuela,” 2012 annual report, http://www.ned.org/where-we-work/latin-america-and-caribbean/venezuela [3]

[3] K. R. Bolton, “Attack on Syria planned nearly two decades ago,” Foreign Policy Journal, September 16, 2013, http://www.foreignpolicyjournal.com/2013/09/16/attack-on-syria-planned-nearly-two-decades-ago/ [4]

[4] K. R. Bolton, Stalin: The Enduring Legacy (London: Black House Publishing, 2012), 125-139.

[5] K. R. Bolton, “Mikhail Gorbachev, globalist superstar,” Foreign Policy Journal, April 3, 2011, http://www.foreignpolicyjournal.com/2011/04/03/mikhail-gorbachev-globalist-super-star/ [5]

[6] K. R. Bolton, Stalin, op. cit., 137-139.

[7] National Endowment for Democracy, NED 2012 Annual report, http://www.ned.org/where-we-work/eurasia/ukraine [6]

[8] “Ukraine’s Lessons Learned: From the Orange Revolution to the Euromaidan,” National Endowment for Democracy, February 12, 2014, http://www.ned.org/events/ukraine-lessons-learned-from-the-orange-revolution-to-the-euromaidan [7]

[9] Segei Leshchenko, “Zbigniew Brzezinski: Yanukovych understand that has no chance of fair elections. So went under the umbrella of Putin,” Ukrainian Pravda, January 15, 2014, http://www.pravda.com.ua/articles/2014/01/15/7009577/ [8]

Note that Leshchenko, who conducted the Brzezinski interview, is a NED Fellow.

[10] Zbigniew Brzezinski, Between Two Ages: America’s role in the technotronic era (New York: The Viking Press, 1970), 29.

[11] K. R. Bolton, Geopolitics of the Indo-Pacific: emerging conflicts, new alliances (London: Black House Publishing, 2013), 174-180.

[12] In December 2013, the Foundation was calling on the USA and E.U. to freeze the bank accounts of the “Yanukovych regime.” The sponsors of the Foundation include the Charles Stewart Mott Foundation, E.U., and NED, among others. The stated purpose of the Foundation, founded in 1999, is to make the Ukraine into a “market economy,” “to integrate the Ukraine into Euro-Atlantic structures,” based on the experiences of Poland, and to involved the Ukraine in fomenting regime change in Russia and former Soviet bloc states.

[16] Roman Olearchyk, “Akhmetov joins Ukraine oligarchs in pledging to protect homeland,” Financial Times, March 2, 2014, http://www.ft.com/intl/cms/s/0/a99fc964-a189-11e3-a29e-00144feab7de.html#axzz2uwAezm48 [12]

[17] Edward Malnick, “The Ukrainian oligarchs living it large in London,” The Telegraph, London, February 23, 2014, http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/ukraine/10655081/The-Ukrainian-oligarchs-living-it-large-in-London.html [13]

[18] “Petro Poroshenko,” Forbes, March 2014, http://www.forbes.com/profile/petro-poroshenko/ [14]

[19] See “About Victor Pinchuck,” Victor Pinchuck Foundation, http://pinchukfund.org/en/about_pinchuk/biography/ [15]

[20] Yalta European Strategy, http://pinchukfund.org/en/about_pinchuk/biography/ [15]

[21] Open Ukraine, “Founders,” http://openukraine.org/ua/about/founders [16]

[22] Open Ukraine, “Governing bodies,” http://openukraine.org/ua/about/management [17]

[23] “About the GMF,” http://www.gmfus.org/about-gmf/ [18]

[24] Co-founded in 2006 by Jeffrey C. Neal, formerly chairman of Merrill Lynch, and a board member of the Chicago Council of Global Affairs. Founding partner and CEO is Natalie A. Jaresko, who formerly worked for the U.S. State Department, and as chief economic adviser to the U.S. embassy in the Ukraine. See Horizon Capital, http://www.horizoncapital.com.ua/our-team [19]

[26] Kenneth Rapoza, “Washington’s Man Yatsenyuk setting Ukraine up for ruin,” Forbes, February 27, 2014, http://www.forbes.com/sites/kenrapoza/2014/02/27/washingtons-man-yatsenyuk-setting-ukraine-up-for-ruin/ [21]

[27] Ibid.

[28] “Talks with E.U., IMF are new Ukrainian government’s top priorities,” ITAR/TASS, February 27, 2014, http://en.itar-tass.com/world/721208 [22]

[29] “IMF mission in Kiev to assess economic situation in Ukraine,” ITAR/TASS, March 4, 2014, http://en.itar-tass.com/world/721953 [22]

[30] Sandrine Rastello and Terry Atlas, “IMF history with Ukraine leaders may cloud aid negotiations,” Bloomberg News, March 1, 2014, http://www.bloomberg.com/news/2014-02-28/imf-history-with-reneging-ukrainian-leaders-may-cloud-fresh-aid.html [23]

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2014/03/geopolitics-and-oligarchy-in-the-ukraine-crisis/

mercredi, 05 mars 2014

Ukraine- Crimée : du droit de la démocratie à disposer des peuples

Ukraine-Crimée: du droit de la démocratie à disposer des peuples
 
L’ingérence nous met au bord de la guerre

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

Le président Obama a déclaré que les Ukrainiens devaient décider de l’avenir de l’Ukraine. C’est le fameux « droit des peuples à disposer d'eux même ». Mais aujourd’hui on en est bien loin. Le nouvel impérialisme, c’est l'impérialisme démocratique, la démocratie s’accordant le droit de disposer des peuples. Il y a, au niveau mondial, une subversion démocratique tentant de remplacer des régimes pour mettre à leur place des pouvoirs pro – atlantiques, Usa- Europe de Bruxelles.

La phrase d Obama s’appliquait en fait à la crise de Crimée. Or le peuple de Crimée, si on le faisait voter, voudrait redevenir totalement russe. La Crimée cédée par Kroutchev à l’Ukraine n’a jamais été ukrainienne. Il n’est même pas sûr que si tous les ukrainiens votaient, les pro-européens l’emporteraient. La démocratie mondiale fait peu cas de l’histoire des nations et sa suffisance universelle met le monde en danger.

La Crimée est exemplaire

La Crimée, république soviétique autonome, était attachée à la Russie, lorsqu'après la Deuxième Guerre mondiale, Staline décida de rabaisser son statut à celui d'Oblast, signifiant « simple « région », mais toujours dans la Russie. En outre, en 1948, le port de la flotte russe de la mer Noire, Sébastopol, fut administrativement détaché de l'Oblast de Crimée pour être rattaché directement à la RSFSR (République socialiste fédérative soviétique de Russie). Sébastopol n'a alors rien d'Ukrainien. 

Pour fêter le tricentenaire de l'unification Ukraine-Russie, qui scellait l'union indéfectible entre les deux peuples en 1654, Nikita Khrouchtchev eut une idée: solidifier encore un peu plus cet esprit. Khrouchtchev était né sur la frontière russo-ukrainienne, avait épousé une ukrainienne, mais était quand même russe. Il était surtout communiste. Il a appliqué les pires mesures répressives staliniennes en Ukraine, y compris la famine dirigée. Il aurait pensé qu'administrativement, le rattachement de la Crimée à l'Ukraine était géographiquement et économiquement plus rationnel. Il habilla alors le transfert de la Crimée depuis la Russie vers l'Ukraine en "cadeau". En 1990, la Crimée a obtenu, à quelques mois de la dissolution de l'URSS, de redevenir une République soviétique socialiste autonome dans l'Ukraine. Avec l'indépendance de l'Ukraine, la Crimée maintient un statut de République autonome de Crimée à l'intérieur de l'Ukraine! Dans tout cela, le statut de Sébastopol actuel est  particulier : ville autonome dans une République autonome, et toute entière tournée vers l'accueil de la Flotte Russe.

Il y eut déjà, pour le contrôle de la Crimée, une guerre internationale.

La guerre de Crimée oppose de 1853 à 1856 l'Empire russe à une coalition comprenant l’Empire ottoman, le Royaume-Uni, l'Empire français de Napoléon III et le royaume de Sardaigne. Relativement coûteuse en hommes, principalement à cause des maladies (comme le choléra) qui furent plus meurtrières que les combats, elle s'acheva par une défaite russe. Elle révéla une certaine inefficacité du commandement britannique et français : mauvaises conditions sanitaires, problèmes d'approvisionnement des corps expéditionnaires, généraux ayant été nommés par opportunisme politique plus qu'en fonction de leurs compétences. Par ailleurs elle montra que les Russes avaient sous-estimé la valeur des Turcs. Les russes sont battus mais sont restés.

Une autre date clé de l’histoire de la région est l’année 1300, qui vit les cavaliers mongols déferler sur l’Europe, conquérir la Crimée et instaurer l’islam comme religion principale, et ce, pour plusieurs siècles. Peu après, en 1427, fut créé par les Tatares à la suite de la défaite de la Horde d’Or, le Khanat de Crimée avec pour capitale Bakhchisarai, qui fut jusqu’au 18ème siècle un centre important de pouvoir dans la région.

La fin de la guerre russo-turque en 1774 et le traité de Kutschuk-Kaïnardji marqua la fin d’une certaine indépendance de la Crimée. La région, finalement annexée par l’Empire russe grâce à la victoire finale du Prince Potemkine en 1783, fut déclarée par l’impératrice Catherine la Grande « terre éternellement russe ».

A la suite de cette annexion, une grande partie de la population tatare alla se réfugier dans l’empire Ottoman. Parallèlement à cette russification de fait, les tatares étant devenus dès lors minoritaires, l’impératrice favorisa l’implantation de colons venus d’Europe de l’Ouest.

En 1905, le pouvoir du tsar vacilla lorsque des matelots mécontents se rebellèrent et organisèrent une mutinerie sur le cuirassé Potemkine, mouillant à l’entrée du port de Sébastopol, déclenchant la Révolution de 1905-1907.

Après la révolution de 1917, la Crimée connut les affres de la guerre civile. Des années durant, ni les révolutionnaires bolchéviques, ni les russes blancs restés fidèles au tsar ne parvinrent à en prendre le contrôle. Ce n’est qu’en novembre 1920 que l’Armée Rouge, sous la conduite de Mikhaïl Frounze, chassa les derniers combattants blancs de la presqu’île.

A l’automne 1941, les troupes d’Hitler marchant sur la Russie envahirent la presqu’île. Seule la forteresse de Sébastopol put être conservée par l’Armée Rouge, qui réussit à résister à 250 jours de siège avant d’abandonner la ville. La Crimée fut reconquise en 1944 par l’Armée Rouge au terme de combats sanglants, durant lesquels la ville de Sébastopol fut réduite en cendres. Seules 9 maisons restèrent intactes. Churchill lui-même s’en émut lorsqu’il visita la ville en 1945 en marge de la conférence de Yalta, et déclara qu’il ne faudrait pas moins de 50 ans à la ville pour se relever. Staline, pris au vif, déclara la reconstruction de la Sébastopol comme priorité nationale et y parvint en cinq ans au prix de privations et d’efforts surhumains. Dès 1945, il décerna à la ville le titre de ville-héros de l’Union Soviétique. En qualité de base principale de la flotte de la Mer Noire, l’accès à Sébastopol fut longtemps interdit aux étrangers.

Mais que savent de tout cela Barak Obama et les démocrates qui croient que les dogmes du présent peuvent se passer de la connaissance du passé.

Tune Out the War Party!

 

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Tune Out the War Party!

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

With Vladimir Putin’s dispatch of Russian troops into Crimea, our war hawks are breathing fire. Russophobia is rampant and the op-ed pages are ablaze here.

Barack Obama should tune them out, and reflect on how Cold War presidents dealt with far graver clashes with Moscow.

When Red Army tank divisions crushed the Hungarian freedom fighters in 1956, killing 50,000, Eisenhower did not lift a finger. When Khrushchev built the Berlin Wall, JFK went to Berlin and gave a speech.

When Warsaw Pact troops crushed the Prague Spring in 1968, LBJ did nothing. When, Moscow ordered Gen. Wojciech Jaruzelski to smash Solidarity, Ronald Reagan refused to put Warsaw in default.

These presidents saw no vital U.S. interest imperiled in these Soviet actions, however brutal. They sensed that time was on our side in the Cold War. And history has proven them right.

What is the U.S. vital interest in Crimea? Zero. From Catherine the Great to Khrushchev, the peninsula belonged to Russia. The people of Crimea are 60 percent ethnic Russians.

And should Crimea vote to secede from Ukraine, upon what moral ground would we stand to deny them the right, when we bombed Serbia for 78 days to bring about the secession of Kosovo?

Across Europe, nations have been breaking apart since the end of the Cold War. Out of the Soviet Union, Czechoslovakia and Yugoslavia came 24 nations. Scotland is voting on secession this year. Catalonia may be next.

Yet, today, we have the Wall Street Journal describing Russia’s sending of soldiers to occupy airfields in Ukraine as a “blitzkrieg” that “brings the threat of war to the heart of Europe,” though Crimea is east even of what we used to call Eastern Europe.

The Journal wants the aircraft carrier George H. W. Bush sent to the Eastern Mediterranean and warships of the U.S. Sixth Fleet sent into the Black Sea.

But why? We have no alliance that mandates our fighting Russia over Crimea. We have no vital interest there. Why send a flotilla other than to act tough, escalate the crisis and risk a clash?

The Washington Post calls Putin’s move a “naked act of armed aggression in the center of Europe.” The Crimea is in the center of Europe? We are paying a price for our failure to teach geography.

The Post also urges an ultimatum to Putin: Get out of Crimea, or we impose sanctions that could “sink the Russian financial system.”

While we and the EU could cripple Russia’s economy and bring down her banks, is this wise? What if Moscow responds by cutting off credits to Ukraine, calling in Kiev’s debts, refusing to buy her goods and raising the price of oil and gas?

This would leave the EU and us with responsibility for a basket-case nation the size of France and four times as populous as Greece.

Are Angela Merkel and the EU ready to take on that load, after bailing out the PIIGS — Portugal, Ireland, Italy, Greece and Spain?

If we push Russia out of the tent, to whom do we think Putin will turn, if not China?

This is not a call to ignore what is going on, but to understand it and act in the long-term interests of the United States.

Putin’s actions, though unsettling, are not irrational.

After he won the competition for Ukraine to join his customs union, by bumping a timid EU out of the game with $15 billion cash offer plus subsidized oil and gas to Kiev, he saw his victory stolen.

Crowds formed in Maidan Square, set up barricades, battled police with clubs and Molotov cocktails, forced the elected president Viktor Yanukovych into one capitulation after another, and then overthrew him, ran him out of the country, impeached him, seized parliament, downgraded the Russian language, and declared Ukraine part of Europe.

To Americans this may look like democracy in action. To Moscow it has the aspect of a successful Beer Hall Putsch, with even Western journalists conceding there were neo-Nazis in Maidan Square.

In Crimea and eastern Ukraine, ethnic Russians saw a president they elected and a party they supported overthrown and replaced by parties and politicians hostile to a Russia with which they have deep historical, religious, cultural and ancestral ties.

Yet Putin is taking a serious risk. If Russia annexes Crimea, no major nation will recognize it as legitimate, and he could lose the rest of Ukraine forever. Should he slice off and annex eastern Ukraine, he could ignite a civil war and second Cold War.

Time is not necessarily on Putin’s side here. John Kerry could be right on that.

But as for the hawkish howls, to have Ukraine and Georgia brought into NATO, that would give these nations, deep inside Russia’s space, the kind of war guarantees the Kaiser gave Austria in 1914 and the Brits gave the Polish colonels in March 1939.

Those war guarantees led to two world wars, which historians may yet conclude were the death blows of Western civilization.

Document Britse versie NSA: Overheid infiltreert inderdaad blogs en websites

Document Britse versie NSA: Overheid infiltreert inderdaad blogs en websites

Letterlijke instructies hoe mensen moeten geworden gemanipuleerd om hun 'leiders' te 'vertrouwen' en te 'gehoorzamen', zodat ze 'volgzame' burgers blijven

 


Complex schema uit het document, waarin instructies worden gegeven hoe mensen online moeten worden gemanipuleerd, zodat ze een politiek correcte mening krijgen.

Door velen wordt het nog altijd afgedaan als een complottheorie, maar uit een voorheen vertrouwelijk document van de GCHQ, de Britse versie van de NSA, blijkt dat de overheid wel degelijk met zijn eigen 'trollen' websites, blogs en sociale netwerken infiltreert om de commentaren en discussies te manipuleren, verwarring te zaaien, en commentatoren en sites met een niet gewenste mening zwart en belachelijk te maken. In eigen land merken we dat bijvoorbeeld aangaande artikelen en sites die tegen de EU en de euro zijn, en de CO2/Global-Warming agenda ontmaskeren.

Overheidstrollen bestaan

Dankzij Edward Snowden en Glenn Greenwald hebben we nu zwart op wit, compleet met kleurige grafieken, dat de overheid de publieke opinie probeert te manipuleren en controleren door online discussies te infiltreren, en waar mogelijk sites en schrijvers die er een niet gewenste, politiek incorrecte mening op nahouden met nepcommentaren in diskrediet te brengen, en zo mogelijk kapot te maken. 'Hiermee bedreigen ze de integriteit van het hele internet,' aldus Greenwald.

De inmiddels niet langer geheime eenheid die dit uitvoert heet JTRIG (Joint Threat Research Intelligence Group). De namen in de EU en Nederland zullen anders zijn, maar vrijwel exact dezelfde taken uitvoeren. Zodra een artikel of een discussie op een website, blog of Facebook pagina de 'verkeerde kant' op gaat en het overheidsbeleid ten aanzien van bijvoorbeeld de EU, de redding van de euro, de klimaatagenda, de immigratie en dergelijke bekritiseert, proberen de overheidstrollen de lezers te doen twijfelen aan de gepresenteerde informatie, en daarmee aan de website of blog(schrijver) zelf.

'False flag operaties'

Uit het document blijkt dat ze daar extreme tactieken voor gebruiken die letterlijk 'false flag' operaties worden genoemd. Dat houdt onder andere in dat er artikelen en informatie op het internet worden gezet die aan anderen worden toegeschreven. Ook worden er valse berichten verspreid en 'slachtofferblogs' opgezet van mensen die beweren het slachtoffer te zijn van de schrijver of website die de overheid kapot wil maken. Daarnaast wordt er op diverse forums allerlei negatieve informatie over het doelwit geplaatst.

Soms wordt er rechtstreeks in sites en blogs 'ingebroken', worden foto's veranderd, en worden er valse emails en berichtjes aan collega's, buren, vrienden en familie van het doelwit gestuurd. In andere gevallen wordt er via blogs vertrouwelijke informatie aan de pers of bedrijven gelekt en wordt er belastende informatie op forums gezet, zodat bepaalde ongewenste 'zakenrelaties' worden gestopt of geruïneerd.

Cyber offensief

Deze verdeel-en-vernietig strategie gebruiken de overheidstrollen ook tegen andere landen en hun regeringsleiders, militaire instellingen en inlichtingendiensten. Tevens worden mensen die worden verdacht van gewone misdaden -maar niet zijn veroordeeld- op de korrel genomen. Er wordt gesproken van een waar 'Cyber Offensief', ook tegen mensen die helemaal niets te maken hebben met terrorisme of bedreigingen van de nationale veiligheid.

Grootste angsten bevestigd

Complotfanaten zien in het document hun grootste angsten bevestigd. 'Deze toezichtorganisaties hebben zichzelf de macht gegeven om doelbewust reputaties te vernietigen en de (politieke) online activiteiten van mensen te verstoren, zelfs als ze van geen enkel misdrijf worden beschuldigd,' vervolgt Greenwald.

Hij wijst daarbij op Obama's informatie'tsaar' Cass Sunstein, die al in 2008 voorstelde dat de Amerikaanse regering een team van cyberagenten zou inzetten om online groepen, blogs, websites, sociale netwerken en zelfs chatrooms te infiltreren, zodat de in zijn ogen valse 'complotten' over de regering en het overheidsbeleid zouden worden bestreden. Ironisch genoeg werd Sunstein onlangs door Obama benoemd tot een commissie die toezicht moet gaan houden op de activiteiten van... de NSA.

Mensen gemanipuleerd om hun leiders te 'gehoorzamen'

Nog verontrustender is wat onder het kopje 'Verborgen Online Acties' wordt geschreven. Behalve een groot aantal tactieken om informatie te beïnvloeden en verstoren, worden letterlijke instructies gegeven hoe mensen moeten worden gemanipuleerd om hun 'leiders' te 'vertrouwen' en te 'gehoorzamen', zodat ze 'gewillig' met de politiek correcte mening mee gaan. Er wordt uitvoerig beschreven hoe mensen online met elkaar omgaan, en hoe de overheidstrollen hen kunnen bespelen, zodat hun opvattingen en gedrag worden veranderd.

Complottheorie blijkt realiteit

'Beweringen dat de overheid deze tactieken gebruikt worden vaak afgedaan als complottheorieën, maar deze documenten laten er geen twijfel over bestaan dat de overheid precies dit doet... Wat rechtvaardigt de inzet van overheidsorganisaties om de reputaties van mensen die van geen enkel misdrijf worden beschuldigd te vernietigen, om onlinegroepen te infiltreren, en om technieken te ontwikkelen waarmee online discussies worden gemanipuleerd?'

Wie vertrouwt zo'n regering nog?

De GCHQ documenten bewijzen volgens Greenwald dat 'een grote Westerse regering gebruik maakt van de meest controversiële technieken om online misleiding te verspreiden, en de reputaties van doelwitten te beschadigen. Een van de tactieken die ze gebruiken is het verspreiden van leugens over deze doelwitten, inclusief wat door de GCHQ zelf 'false flag operaties' worden genoemd... Wie zou een regering die deze macht gebruikt, en dan nog wel in het geheim, met vrijwel geen enkele toezicht en buiten ieder legaal raamwerk, nog vertrouwen?'

U bent niet paranoïde

Dus als u de volgende keer op een forum, NUjij, een website of een blog als deze weer eens iemand tegenkomt die een beetje teveel klinkt als een door de overheid betaalde trol -of dat nu over informatie over de EU, de CO2/Global-Warminghoax, of juist een onderwerp als dit artikel gaat-, dan weet u nu zeker dat u niet paranoïde bent. (1)

Xander

(1) Zero Hedge

Communiqué de L’Union des Russophones de France

Communiqué de L’Union des Russophones de France

L’Union des Russophones de France déplore le motif linguistique du conflit en Ukraine

L’Union des russophones de France est attristée par le conflit mettant aux prises russophones ukrainiens et russes en Ukraine et déplore particulièrement le motif linguistique du conflit, alors que le pays connait déjà une masse d’autres problèmes économiques, sociaux et politiques, autrement importants.

Tous les Ukrainiens, ou presque, sont russophones, à ne pas confondre avec les populations russes qui vivent en Ukraine depuis des siècles aussi. Un russophone connait le russe en plus et parallèlement à sa langue, comme souvent les francophones parlent également d'autres langues.

L’une des premières décisions du nouveau pouvoir de Kiev, à la légitimité contestée dans une grande partie du pays, en raison du recours à la force en violation de l’accord conclu la veille avec la caution de trois ministres de l’Union européenne et la présence d’un médiateur russe, a été l’interdiction du russe dans les régions où cette langue est maternelle. Imagine-t-on Ottawa interdire le français au Québec ? Bruxelles le flamand ? Ou Berne le français ou l’italien ? 

Une telle décision est non seulement provocatrice et stupide et on voit les réactions qu’elle a suscitées en Crimée et dans d’autres régions de langue russe. Elle est aussi en complète contradiction avec les principes de l’Union européenne sur le respect des langues régionales et le droit des citoyens à utiliser leur langue y compris dans leur rapport avec l’administration. Car l’interdiction du russe en Ukraine, au-delà de l’atteinte à une liberté fondamentale, a des conséquences : on ne peut évidemment pas empêcher les gens de parler leur langue dans leur cuisine mais l’interdiction empêche de comprendre les actes de justice, les règlements administratifs, les dispositions sociales et même les notices des médicaments, ce qui dans le passé a causé des décès, lorsque les autorités oranges avaient déjà pris des mesures contre la langue russe. L’intention annoncée de brouiller toutes télévisions en russe sont aussi une atteinte à la liberté d’information.

L’Union des russophones de France se réjouit que des voix se soient trouvées à Lvov (Lviv), centre des ukrainophones, pour protester contre la mesure du pouvoir révolutionnaire en proclamant que « nous avons besoin du russe ». Et en effet, c’est grâce au russe que nous pouvons être en contact avec les Ukrainiens aujourd’hui, quel que soit leur camp ou leur opinion. Il en est de même avec tous les russophones du monde.

L’Union des russophones de France déplore en revanche, la complaisance des autorités françaises et de l’Union européenne à l’égard de cette mesure du pouvoir révolutionnaire de Kiev qui constitue une violation directe et caractérisée des principes même de l’Union européenne et, au-delà, de toute l’Europe.

Union des Russophones de France (URF)  

Adresse de contact : Irina Krivova, présidente du directoire

Tél :   06 64 78 13 40  Courriel : union@russophonie. org

www.russophonie.org

Ukraine: comprendre la position russe

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Ukraine: comprendre la position russe

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Les ”événements” d’Ukraine ont une origine : c’est la proposition de l’Union européenne d’une association commerciale et économique, prélude à une entrée de l’Ukraine dans l’UE puis dans l’OTAN, qui a tout déclenché. Le président Ianoukovitch (aujourd’hui déchu) a accepté cette proposition, du fait de la situation financière de son pays. Le pouvoir russe ne pouvait que réagir à ce qu’il ressentait comme une provocation, c’est-à-dire faire sortir l’Ukraine de sa sphère d’influence pour l’arrimer à l’Occident, le binôme UE-USA. Les Russes ont alors fait une contre-proposition d’aide financière à l’Ukraine. Le gouvernement ukrainien a cédé et dénoncé l’accord avec l’Europe, pour se retourner vers la proposition du Kremlin.

Ce fut là l’amorce de l’explosion, de la révolte, pilotée par le nationalisme ukrainien anti-russe et ”pro-européen”, selon le vocabulaire journalistique. Au terme d’émeutes qui ont fait environ 150 morts (niveau très inférieur aux anciens affrontements d’Irlande du Nord) (1), ce que les Russes appellent un coup d’État a été opéré. Le parlement ukrainien (Rada) s’est retourné et a destitué V. Ianoukovitch, qui avait pourtant été élu au suffrage universel, mais qui, il est vrai, n’a jamais été apprécié par le Kremlin.  

La Russie profite évidemment de ces événements pour reprendre le contrôle de la Crimée, cédée à la république soviétique d’Ukraine (geste purement symbolique) par Nikita Krouchtchev en 1954 et peuplée majoritairement de russophones. La réalité géopolitique est la plus forte et la réaction de Poutine est très compréhensible –  bien qu’il outrepasse la légalité internationale – puisque la flotte russe du Sud est stationnée à Sébastopol. Le Kremlin ne peut pas, stratégiquement, admettre que l’Ukraine, dont l’est et le sud sont russophones et russophiles et qui fut le berceau de la Russie, tombe dans le ”camp occidental”, c’est-à-dire pour Poutine, l’ensemble UE-Otan sous influence américaine.  

Il est certain que M. Ianoukovitch était un satrape et un autocrate, mais pas plus que 60 % des dirigeants des pays du monde. Et son régime n’avait rien à voir (comme d’ailleurs celui de la Russie) avec les despotismes qu’on observe en Chine, au Venezuela, dans maints pays d’Asie, d’Afrique ou arabo-musulmans, avec lesquels le ”monde libre” autosatisfait, celui des Droits de l’homme, entretient les meilleures relations. La présentation par les politiciens et les médias occidentaux de l’affaire ukrainienne comme un combat pour la démocratie (avec toujours BHL qui vient faire le clown aux premières loges) est complètement erronée. Il s’agit d’enjeux géostratégiques au sein d’un pays, l’Ukraine, coupé en deux entre une population pro-russe et russophone et une population anti-russe et pro-occidentale. Une situation tragique au cœur de l’Europe, qu’il ne fallait surtout pas envenimer.

À cet égard, l’Union européenne a joué un rôle de provocatrice irresponsable, donnant un coup de pied dans la fourmilière, en proposant à l’Ukraine une adhésion à terme (2). De même, le parlement ukrainien, retourné, après l’établissement du nouveau régime provisoire, a voté la suppression du russe comme langue officielle dans un pays en partie russophone, ce qui ne constitue pas vraiment une preuve de démocratie. Voilà qui a apporté sur un plateau d’argent des arguments à M. Poutine : ce dernier accuse le nouveau régime, illégal à ses yeux,  de nationalisme et de ”fascisme” et aussi de menacer la sécurité des russophones dont la Russie se veut la garante.     

Mais le pire est l’impudence de la réaction du gouvernement  américain. Le président Obama et le secrétaire d’État John Kerry  (sur lesquels  se sont alignés les socialistes français, devenus encore plus atlantistes que la droite chiraquienne et sarkoziste) ont menacé la Russie de sanctions économiques et de l’exclure du G8 en lui signalant qu’elle violait le droit international et la Charte de l’ONU par son intrusion militaire dans un pays souverain.  M. Kerry  a parlé de l’ « invasion et de l’occupation de l’Ukraine ». Il a déclaré : « au XXIe siècle, vous ne devriez pas vous comporter comme au XIXe siècle en envahissant un autre pays. »  Le secrétaire général de l’Otan,  Anders Fogh Rasmussen, comme pour ajouter à la provocation (qu’est-ce que l’Otan, après tout, vient faire là-dedans ?) a précisé : « ce que fait la Russie en Ukraine viole les principes de la Charte des Nations unies. Cela menace la paix et la sécurité en Europe. La Russie doit cesser ses activités militaires et ses menaces »

Quel invraisemblable culot…Les Etats-Unis ont envahi l’Irak sous un prétexte mensonger sans aucun mandat de l’ONU, dont ils ont allègrement violé la Charte, en y laissant une situation de chaos, et ils se permettent de donner des leçons à la Russie. On croit rêver. Cette nervosité occidentale s’explique aussi par la claque diplomatique prise par les chancelleries sur l’affaire syrienne face à la Russie.

Un point important mérite d’être remarqué : à l’inverse de la France socialiste qui s’aligne sur Washington  (3), l’Allemagne de Mme Merkel adopte une position ”gaullienne” et s’impose comme la meilleure interlocutrice de la Russie, la plus apte à négocier la sortie de crise. M. Frank-Walter Steinmeïer, ministre des Affaires étrangères, a rejeté la proposition américaine d’exclure la Russie du G8, position réaliste, opposée à celle du Quai d’Orsay, du Foreing Office et du secrétariat d’État américain. 

On peut tirer de tout cela des conclusions provisoires, parce que la crise ukrainienne n’est pas terminée.

1) Il est vraiment dommage que tels conflits éclatent en Europe, entre Européens de même souche (en l’occurrence entre Slaves apparentés) alors qu’une invasion colonisatrice, extra-européenne, que nous connaissons bien, a déjà commencé.  Cela fait penser à la guerre civile d’Irlande du Nord. On s’écharpe entre nous alors que nos ennemis réels sont tout autres.

2) L’Ukraine n’est probablement pas un pays viable à moyen terme. Sa partition, avec le rattachement de l’est et du sud à la Russie est à la fois une évidence politique et un problème insurmontable pour l’ordre international.  C’est toute la question de la doctrine des nationalités qui fonde le droit international public. L’Ukraine éclatera, tôt ou tard. Le droit cède toujours devant les faits. Cedat lex reibus.

3) Cette crise ukrainienne  va relancer la guerre froide contre la Russie, ce qui est une erreur dramatique. 

4) Les Ukrainiens qui se disent ” pro-Européens”  n’ont aucune idée de ce qui les attend s’ils adhèrent à l’Union européenne : une immigration incontrôlable bien pire que la menace russe fantasmée, une perte des protections frontalières et d’une partie de la souveraineté. 

NOTES

(1) Aucune enquête sérieuse n’a déterminé qui étaient les responsables des morts, ni qui étaient les snipers (tireurs solitaires) qui ont tué des manifestants. La responsabilité du régime de Ianoukovitch n’est pas établie. Les médias occidentaux n’ont jamais identifié les tireurs.

(2) L’entrée de l’Ukraine dans l’UE serait un casse-tête économique. Faire miroiter cette possibilité relevait d’une manœuvre politique, que le Kremlin a interprétée comme une provocation.

(3) M. Hollande a été reçu comme un roi de la Lune à Washington par M. Obama (visite d’État) et s’est fait totalement embobiner. Flatté comme un caniche, il voulait redorer son blason mais n’a rien compris au film : remettre la France dans le droit chemin de l’atlantisme au moment où l’Allemagne s’en détache et vise un partenariat  économique majeur avec la Russie.

Das heimtückische Spiel der EU mit der Ukraine

Ewald Stadler

Das heimtückische Spiel der EU mit der Ukraine

mardi, 04 mars 2014

Europäische Dschihadisten in Syrien!

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Europäische Dschihadisten in Syrien!

Eine Folge der europäischen Einmischung?

von Prof. Dr. Albert A. Stahel, Institut für Strategische Studien, Wädenswil

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

Gemäss europäischer Nachrichtendienste reisen immer mehr junge Moslems aus Europa nach Syrien und beteiligen sich am Krieg der Dschihadisten (Jabhat Nusra und Islamic State of Iraq and al-Sham (ISIS)) gegen das Assad-Regime. Gemäss offizieller Informationen aus London kämpfen bereits mehrere hundert Moslems aus Grossbritannien im syrischen Bürgerkrieg. Die Organisation, die in Grossbritannien junge Moslems für diesen Krieg anwirbt, nennt sich «the Lions of Britain».1 Vermutet wird, dass die Finsbury Park Mosque in London dabei eine aktive Rolle spielt. Die Rekruten fliegen anschliessend in die Türkei und infiltrieren von dort aus auf dem Landweg Syrien. Zahlenmässig übertrifft dieser Zustrom die Anzahl Dschihadisten, die früher nach Afghanistan und den Irak reisten. Dutzende von ihnen sollen bereits im syrischen Bürgerkrieg getötet worden sein.


Aus Frankreich sollen 700 junge Moslems nach Syrien gereist sein; sie kämpfen dort auf der Seite der Dschihadisten. Im Dezember 2013 erreichten insgesamt 2 000 Moslems aus dem westlichen Europa Syrien. Letzten Monat erklärte James R. Clapper Jr., der Chef der US-Nachrichtendienste, bei einer Anhörung vor dem Kongress, dass zum gegenwärtigen Zeitpunkt 7 000 fremde Kämpfer aus 50 Staaten im Krieg der syrischen Dschihadisten kämpfen würden.2


Scotland Yard beurteilt die Rückkehr dieser kampferprobten Kämpfer als eine Bedrohung für die Sicherheit Europas. 2013 wurden in Grossbritannien 24 «syrische Heimkehrer» verhaftet. Im Januar 2014 wurden bereits 24 Heimkehrer in Gewahrsam genommen. Das Counterterrorism Command von Scotland Yard befürchtet, dass diese Heimkehrer auf Grund ihrer Radikalisierung in Syrien für Anschläge in Grossbritannien rekrutiert werden könnten.
Durch die Parteinahme für die Gegner des Assad-Regimes und die Einmischung in den syrischen Bürgerkrieg haben sowohl Grossbritannien als auch Frankreich eine Büchse der Pandora geöffnet, ohne die Folgen ihrer Politik zu bedenken. Damit fördern sie möglicherweise die terroristische Bedrohung ihrer Staaten.    •

1    Witte, G.: Europeans are flocking to the war in Syria. What happens when they come home? In: Washington Post vom 30. Januar 2014
2    Witte, G.

Quelle: www.strategische-studien.com vom 17.2.2014

lundi, 03 mars 2014

L'école ne fabrique plus des hommes libres, mais des incultes!...

L'école ne fabrique plus des hommes libres, mais des incultes!...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Natacha Polony, cueilli dans le Figaro et consacré à la crise de l'école. Journaliste et agrégée de lettres modernes, Natacha Polony est l'auteur d'un essai critique sur la politique scolaire, Le pire est de plus en plus sûr (Mille et une nuits, 2011).

 

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Polémique autour de la théorie du genre, dérives communautaires, résultat catastrophique au classement Pisa, l'école Française est en crise. Dans votre dernière chronique pour le Figaro, vous écrivez, «l'école n'instruit plus, n'éduque plus, elle rééduque». Qu'entendez-vous par là?

Natacha Polony - Le vieux débat entre instruction et éducation est complexe. Pour les tenants de l'instruction, dont je fais partie, l'école doit transmettre des savoirs universels. C'était le projet de Condorcet qui est le premier à avoir pensé l'école de la République à travers ses cinq mémoires sur l'instruction publique. A l'époque, on parlait bien d'instruction et non d'éducation, cette dernière revenant aux familles. Certes, l'école transmettait aussi des valeurs, mais celles-ci passaient par l'histoire, la littérature, les textes. Et c'est en cela qu'elles étaient émancipatrices puisqu'elles étaient le fruit d'un savoir. Au cours de la seconde moitié du XXe siècle cet équilibre a été bouleversé. Les savoirs ont peu à peu été abandonnés au profit de ce que les «pédagogistes» appellent le «savoir être». Dans le socle commun de connaissances et de compétences définit par l'Education nationale, les grands textes officiels du savoir sont mis sur le même plan que certaines «compétences» qui relèvent de l'éducation des familles tel que «le savoir vivre ensemble» ou «le savoir respecter autrui». La polémique autour de la théorie du genre, bien qu'elle ait été instrumentalisée par certains extrémistes, illustre la propension de l'école à vouloir concurrencer la vision du monde transmise aux enfants par leurs parents. Il me paraît plus urgent d'apprendre aux élèves à lire, écrire et compter. En tant qu'héritier des Lumières, Condorcet misait sur l'intelligence pour élever les esprits. C'est par là que passe le combat pour l'émancipation et non par un vague catéchisme moralisateur.

La focalisation de l'école sur les questions de société n'est-elle pas justement un moyen de masquer son échec sur l'apprentissage des savoirs fondamentaux?

Certainement, mais à l'inverse la focalisation sur les questions de société est aussi l'une des causes de la crise actuelle de l'école. En effet, un collégien de troisième d'aujourd'hui cumule deux ans de retard de cours de Français par rapport à un élève des années 1970. La volonté de l'école de tout faire, l'hygiène, l'antiracisme, la sécurité routière, l'éloigne de ses missions originelles. J'ai noté le cas concret d'une classe qui a fait appel à 11 intervenants extérieurs en une semaine. Dans ces conditions, comment dégager du temps pour apprendre aux élèves à lire? Il faut effectuer des choix. Cette focalisation sur les questions de société est aussi une manière de tromper les élèves sur leur niveau réel. Pour ne pas faire de sélection, l'école nivelle par le bas en sacrifiant les savoirs fondamentaux au profit de choix pédagogiques démagogiques et accessoires.

Hormis cette dérive sociétale, quelles sont les causes profondes de cette faillite de l'école de la République?

Il y a deux problèmes qui se conjuguent. Le premier dépend de l'école elle-même. Depuis les années 70, les pédagogies constructivistes, d'après lesquelles c'est l'enfant qui construit lui-même son savoir, ont pris le pouvoir dans l'enseignement. Par exemple en ce qui concerne l'apprentissage de la lecture, les neurosciences prouvent que la méthode syllabique est plus efficace que les méthodes mixtes ou globales. C'est pourtant ces dernières qui sont privilégiées par la majorité des enseignants. Pour lutter contre l'illettrisme, il faut revenir d'urgence aux méthodes classiques et arrêter de caresser les élèves dans le sens du poil.

Le second problème est le fruit de la société. Les parents qui ont une vision consumériste de l'école se déchargent de leurs responsabilités. Gavés de télévision, les enfants ne sont plus habitués à contrôler leurs pulsions et à obéir. Ils sont donc plus difficiles à gérer pour les professeurs. Comme l'explique Marcel Gauchet, l'évolution de l'individualisme contemporain rend très difficile la transmission. L'école est confrontée à ce délitement du lien républicain.

Avec le rapport puis la feuille de route sur l'intégration, la gauche a relancé le débat sur l'interdiction du voile et plus largement sur le multiculturalisme à l'école. Le risque n'est-il pas de faire de cette dernière l'otage de tous les communautarismes?

La problématique du voile à l'école remonte à 1989 lorsque Lionel Jospin, alors ministre de l'éducation nationale, saisit le Conseil d'Etat après l'exclusion à Creil de deux collégiennes portant le tchador, puis publie une circulaire statuant que les enseignants ont la responsabilité d'accepter ou de refuser le voile en classe, au cas par cas. Or il existait déjà une circulaire, la circulaire Jean Zay du 15 mai 1937 qui rappelait la laïcité de l'enseignement public et demandait aux chefs d'établissements de n'admettre aucune forme de prosélytisme dans les écoles. Il y a donc eu carence de l'État. Le rôle des pouvoirs publics était d'affirmer la validité de cette circulaire et de faire respecter l'esprit et la lettre de la loi de 1905. Cela nous aurait évité de perdre un temps considérable et d'en passer par une nouvelle loi sur la laïcité en 2004. Venir réveiller cette question aujourd'hui est une bêtise effarante qui montre qu'une partie de la gauche a encore la tête farcie d'idées délirantes! Cette gauche-là a renoncé au projet d'intégration allant jusqu'à nier la préexistence du pays d'accueil, à nier son identité. Il n'y a plus d'hôte, plus d'accueilli. Or, une nation ne peut se perpétuer que lorsqu'elle transmet son héritage. Nous avons cessé de transmettre, pas seulement aux étrangers, à tous nos enfants.

Dans une interview accordé à Libération, Vincent Peillon en appelle pourtant à la défense de l'école républicaine… Qu'en dites-vous? Cela va-t-il dans le bon sens?

Vincent Peillon se veut un ministre philosophe et connaisseur de l'histoire de l'école. Mais il se paie de mots et se réfugie derrière les valeurs et les principes pour mieux pratiquer l'ambiguïté. Les grandes déclarations sont pour lui un moyen d'éluder les vraies questions qui sont la refonte du système des mutations, pour que les jeunes professeurs ne soient plus parachutés dans les classes les plus difficiles, et celle des méthodes d'apprentissage. Comme ses prédécesseurs, il préfère se concentrer sur des questions annexes et dérisoires: les rythmes scolaires, les 60 000 postes supplémentaires ou encore la théorie du genre. Pendant ce temps-là, l'école est incapable d'apprendre aux élèves à lire et à écrire. Elle ne fabrique plus des citoyens, plus des hommes libres, mais des incultes qui seront dépendants des discours les plus idiots! Si 80 % d'une classe d'âge va jusqu'au baccalauréat aujourd'hui, l'école est pourtant plus inégalitaire que jamais. Les statistiques sont terribles. Dans les années 60, 14 % des élèves des milieux défavorisés accédaient aux grandes écoles. Ils ne sont plus que 6 % aujourd'hui.

Natacha Polony (Le Figaro, 14 février 2014)

dimanche, 02 mars 2014

Dérapages européens


Dérapages européens, par Hervé Juvin

par realpolitiktv

samedi, 01 mars 2014

Le conflit en Ukraine : moralisme et réalité

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Le conflit en Ukraine : moralisme et réalité
 
 
 
Ex: http://www.realpolitik.tv
Article de Xavier Moreau initialement publié sur le site de L’Homme Nouveau le 21 février 2014.

Nous avons publié sur ce site [ndrl : L'Homme Nouveau] jeudi 20 février un appel de Myroslav Marynovych, vice-recteur de l’université catholique d’Ukraine, à propos des événements se déroulant dans son pays. Xavier Moreau, géo-politicien, spécialiste de la Russie et collaborateur du site Realpolitik.tv, apporte ici en réponse une autre vision. On pourra trouver ses autres analyses sur le sujet sur Realpolitik.tv, le site de géopolitique créé par Aymeric Chauprade.

Nous avons beaucoup écrit sur l’Ukraine, en essayant d’expliquer l’enjeu géopolitique qu’elle représente pour les États-Unis, la Pologne, l’Allemagne et la Russie. Le conflit qui secoue le pays n’est pas une lutte des gentils manifestants contre les méchants policiers. Nous pourrions, pour répondre du berger à la bergère à Myroslav Marynovych, donner les liens internet où l’on voit les policiers ukrainiens torturés, assassinés, brulés vifs…  mais se jeter les morts et les blessés à la figure ne ferait pas avancer ce débat. Nous nous contenterons donc, de rappeler à Myroslav Marynovych quelques règles de base de la démocratie française, qui pourraient inspirer ses partisans :

– Si une décision du Président ou du Parlement de notre pays, légalement et légitimement élus, ne nous satisfait pas, nous avons le droit de manifester et de voter contre eux aux élections suivantes. Les prochaines élections ukrainiennes ayant lieu en 2015, Myroslav Marynovych n’aura pas longtemps à attendre.

– Le fait d’être, le weekend, entre 100 000, 500 000 ou 1 000 0000 à occuper une place de la capitale ne change pas la première règle, un million de Français peuvent en témoigner.

– Le fait d’être, en semaine, 2000 désœuvrés et armés, ne nous autorise pas non plus, à remettre pas en cause la première règle.

– Si nous dépassons la zone ou l’horaire qui nous sont attribués pour notre défilé, la police nous dispersera. En France, ce sera plus brutalement qu’à Maïdan la première nuit.

– Si quelques milliers de manifestants se barricadent sur la place des Invalides, la police donnera l’assaut immédiatement, jettera les manifestant en prison et condamnera lourdement les meneurs. En France, il est inconcevable, contrairement à l’Ukraine, que les policiers français se fassent incendier par des « cocktails molotov » sans réagir, même si les manifestants sont soutenus par des capitales étrangères.

– Le gouvernement français n’autorisera jamais des bandes armées à occuper une place de la capitale parisienne et à la transformer en camp retranché.

– Comme la plupart des manifestants pacifiques du week-end, Myroslav Marynovych est visiblement mal informés sur l’accord de coopération proposée à l’Ukraine. Il n’a JAMAIS été question de supprimer le régime des visas. Il ne s’agissait pas non plus d’une première étape vers l’adhésion, ni même d’une candidature. Il s’agissait d’ouvrir les frontières ukrainiennes à l’UE et d’adapter la législation ukrainienne aux dizaines de milliers de normes européennes, ce qui prendrait à l’Ukraine une dizaine d’années. Après cela, elle pourrait en effet prétendre à être candidate à l’intégration.

– Même si les Européens prennent des sanctions, cela ne changera rien à la réalité de cet accord, dont vous oubliez qu’il a été préparé par l’ancien gouvernement et souhaité par votre Président. Ce que vous devez réclamer à l’Union Européenne et qui provoquera la signature immédiate de cet accord par Viktor Ianoukovitch, c’est 15 milliards de dollars. Sans cet argent votre pays est en banqueroute immédiate, le hrivna s’effondre, les fonctionnaires ne sont plus payés, les services publics disparaissent.

– En 1993, Jean-Pierre Chevènement rappelait déjà à Bernard-Henri Lévy, que le rôle d’un intellectuel est de rendre les événements intelligibles et non pas d’attiser les tensions en jouant sur l’émotion. En tant qu’intellectuel, votre rôle est d’inviter vos compatriotes à respecter la démocratie et à choisir leur destin dans le bureau de vote et pas dans la rue.

 

Leave Ukraine Alone!

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Leave Ukraine Alone!

By

Ron Paul Institute

Ex: http://www.lewrockwell.com

Last week Ukraine saw its worst violence since the break-up of the Soviet Union over 20 years ago. Protesters occupying the main square in the capitol city, Kiev, clashed with police leaving many protesters and police dead and many more wounded. It is an ongoing tragedy and it looks like there is no end in sight.

The current conflict stems from a divide between western Ukraine, which seeks a closer association with the European Union, and the eastern part of the country, which has closer historic ties to Russia.

The usual interventionists in the US have long meddled in the internal affairs of Ukraine. In 2004 it was US government money that helped finance the Orange Revolution, as US-funded NGOs favoring one political group over the other were able to change the regime. These same people have not given up on Ukraine. They keep pushing their own agenda for Ukraine behind the scenes, even as they ridicule anyone who claims US involvement.

A recent leaked telephone conversation between two senior government officials made it clear that not only was the US involved in the Ukrainian unrest, the US was actually seeking to determine who should make up the next Ukrainian government! 

Senator John McCain, who has made several trips to Ukraine recently to meet with the opposition, wrote last week that the US must stand up to support the territorial integrity of Ukraine, including Crimea.

Why are US government officials so eager to tell the Ukrainians what they should do? Has anyone bothered to ask the Ukrainians? What if might help alleviate the ongoing violence and bloodshed, if the Ukrainians decided to re-make the country as a looser confederation of regions rather than one tightly controlled by a central government? Perhaps Ukraine engaged in peaceful trade with countries both to the west and east would benefit all sides. But outside powers seem to be fighting a proxy war, with Ukraine suffering the most because of it.

If you asked most Americans how they feel, my bet is that you would discover they are sick and tired of the US government getting involved in every crisis that arises. Certainly the American people want none of of this intervention in Ukraine. They understand, as recent polls have shown, that our interventionist foreign policy is only creating more enemies overseas. And they also understand that we are out of money. We could not afford to be the policemen of world even if we wanted to be.

And I bet if we asked the Ukrainians, a vast majority of them would prefer that the US — and Russia and the European Union — stay out their affairs and respect their sovereignty. Is it so difficult to understand why people resent being lectured and bribed by foreign governments? All we need to do is put ourselves in the place of the Ukrainians and ask ourselves how we would feel if we were in the middle of a tug-of-war between a very strong Canada on one side and a very strong Mexico on the other. We would resent it as well. So let’s keep our hands off of Ukraine and let them solve their own problems!

See the Ron Paul File

Nous sommes tous des Suisses allemands!

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Cher Dany, nous sommes tous des Suisses allemands!

par Pierre Cassen
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 
Cohn-Bendit veut punir les Helvètes, et pire, les humilier.

L’intervention de Daniel Cohn-Bendit au Parlement européen (voir ci-dessous) où, la bave aux lèvres, il réclame ni plus ni moins le blocus économique de la Suisse, l’interdiction de ses exportations, et donc son asphyxie, en sanction de son vote sur l’immigration, devra être conservée dans les archives pour démontrer, mieux que de longs discours, la réalité de l’Union européenne, mais aussi la vraie nature de l’ancien anarchiste de Nanterre.

En 2009, il insultait déjà les Helvètes après leur votation sur les minarets, et les appelait à revoter jusqu’à ce que mort s’ensuive. Il encourageait même les émirats à retirer leur argent des coffres-forts suisses.

Cohn-Bendit veut punir les Helvètes, et pire, les humilier. Il fantasme à l’idée d’imaginer Oskar Freysinger, à genoux, dans un pays ruiné, venir présenter ses excuses à Bruxelles, jurer qu’ils ne recommenceront plus, et d’ailleurs qu’ils ne feront plus voter le peuple, c’est beaucoup plus sûr. Lui qui milite pour criminaliser la fessée dans toute l’Europe, au nom de l’humiliation supposée de nos têtes blondes, rêve de gifler publiquement les représentants de ce petit pays qui ose ne pas voter comme il faut, et résister aux diktats de l’Union européenne.

Cohn-Bendit a passé sa vie à vomir le communisme, considéré comme le mal liberticide absolu. Il a défendu toutes les prétendues libertés :

- celle de l’adulte d’initier l’enfant aux jeux amoureux ;
- celle de l’immigré de venir s’installer librement là où il le veut ;
- celle des nouveaux venus d’imposer leur communautarisme ;
- celle de l’enfant roi face aux parents forcément oppresseurs ;
- celle de l’élève face à l’enseignant forcément dictateur ;
- celle de la concurrence économique libre et non faussée, donc la liberté du renard dans le poulailler.

Mais il n’y a qu’une liberté dont il ne veut pas entendre parler : celle des peuples souverains. Cela s’appelle pourtant la démocratie. En 1968, il glapissait « Élections, piège à cons », parce qu’il savait qu’il perdrait si on faisait voter les Français, ce que de Gaulle a fait. Aujourd’hui, il calomnie les votations suisses, tout simplement parce que les électeurs le renvoient dans ses buts à chaque consultation. Comme toute cette génération de petits bourgeois de Mai 68, il a un profond mépris pour le peuple et les travailleurs, qui ont préféré des augmentations de salaire à ses délires révolutionnaires. Finalement, il ressemble de plus en plus, sur la fin de sa vie, à ces dictateurs ignobles, vieillards hideux qui, vaincus, éructent leur haine et leur mépris pour les populations.

En 1968, répondant à Georges Marchais qui l’avait qualifié d’anarchiste allemand (sans évoquer ses origines juives), les étudiants, s’identifiant à celui qu’on appelait Dany le Rouge, avaient répondu : « Nous sommes tous des Juifs allemands. »

Sachant que c’est la Suisse alémanique qui a fait pencher la balance dans la votation qui rend Cohn-Bendit aussi hystérique, nous scanderons dans les rues de Paris, le 9 mars prochain, lors de notre manifestation pour demander un référendum sur l’immigration : « Nous sommes tous des Suisses allemands. »

vendredi, 28 février 2014

Aux armes pour l’Europe?

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Aux armes pour l’Europe ?

Compte-rendu de la conférence-débat du 8 février 2014 à Paris

par LA LIGUE FRANCILIENNE

Dans une brasserie au cœur de Lutèce s’est déroulé un dîner-débat de fort belle facture organisé par la Ligue Francilienne et le Réseau-Identités autour d’un thème qui est cher à nombre d’entre nous, l’Europe. Pour évoquer notre continent-civilisation, deux acteurs de la mouvance européiste identitaire ont accepté de prêcher l’Europe à un public attentif, soucieux de son avenir, mais déçu par une construction « européenne », l’Union européenne actuelle, qui n’a pas été à la hauteur des enjeux.

 

Pour les deux intervenants, la première gageure n’était pas de réveiller des consciences, qui l’étaient déjà, mais de réveiller en eux l’espoir d’une Europe unie et puissante, d’une Europe qui préservera les identités nationales sans que ces dernières ne la divisent, mais au contraire la forgent.

 

Jacques Cordonnier, président d’Alsace d’Abord, et Thomas Ferrier, secrétaire général du P.S.U.N.E. (Parti socialiste pour l’union de la nation européenne), le « Parti des Européens », ont ainsi éclairé de leur expérience ce que devait être l’Europe, ce qu’elle était pour eux et la forme qu’elle devait prendre.

 

Jacques Cordonnier a remarquablement expliqué l’échec de l’Union européenne mais a montré aussi l’impasse que constituaient le « repli national » et l’usurpation représentée par les partis souverainistes. Il a déploré que parmi les amis du mouvement identitaire certains avaient préféré écouter les sirènes de l’euroscepticisme plutôt que de continuer le combat pour une Europe européenne. Sincère fédéraliste, il a regretté le manque d’approfondissement de la construction européenne en raison d’une ouverture hâtive à des pays qui n’étaient pas prêts.

 

Thomas Ferrier s’est davantage employé à susciter l’espoir d’une Europe renaissante et conquérante, mais par le biais d’une révolution européenne, dont il a tracé la prospective, révolution qui permettrait de rendre l’impossible possible sans passer par une phase de rétractation mais au contraire par une expansion maximale du continent européen jusqu’à ses frontières définitives.

 

Face à un vent contraire qui prône la fin de l’euro et la ruine de l’Union européenne, ils ont expliqué l’Europe authentique, celle des Européens, non l’Europe des gouvernements, des États, des oligarchies nationales et internationales.

 

Le public a été très réactif et a participé de manière soutenue à la série de questions, évoquant des interrogations pertinentes et sincères. A ainsi été clarifiée la position qu’on pouvait avoir sur le Front national, troquant la lutte contre l’immigration pour une croisade contre l’Union européenne, façon tactique de renoncer à ce qui est pourtant le principal motif de vote de son électorat. Jadis, en effet, le F.N. expliquait la crise économique et le chômage par l’afflux migratoire. Aujourd’hui, tout serait de la faute de l’euro, ce qui n’a pas empêché pourtant la ruine de l’Islande, la remontée de l’Irlande et la politique d’extrême rigueur budgétaire du Royaume-Uni.

 

La question de l’appartenance ou de la non-appartenance des D.O.M.-T.O.M. à la « communauté nationale » a également été évoquée. Jacques Cordonnier a dénoncé le rattachement de Mayotte à la France. Thomas Ferrier a prolongé cette réflexion en souhaitant l’indépendance de tous les D.O.M.-T.O.M.

 

En une belle complémentarité, les deux intervenants ont évoqué pour l’un l’importance de l’identité régionale et pour l’autre celle de l’identité européenne. Le public se sera chargé d’ajouter l’identité nationale dans l’équation à trois niveaux.

 

À certains partisans d’une Europe unie mais sous la forme d’une doctrine plus ancienne, Jacques Cordonnier et Thomas Ferrier ont insisté sur la terminologie moderne qu’il serait bon d’employer pour défendre le combat pour cette Europe véritable sans prendre le risque d’accusations faciles que des adversaires pourraient opposer.

 

L’euro a été défendu en expliquant l’extrême dangerosité de son abandon, en raison des interdépendances engendrées par l’adhésion passée. L’euro a évidemment amené à des réactions plus tendues de certaines personnes du public, qui sous-estimaient la difficulté et associaient le discours tenu à celui des « euro-mondialistes ». Des précisions ont été apportées et ont fait réfléchir, notamment la nécessité de s’approprier les symboles européens pour mieux les retourner contre les promoteurs d’une « Europe » libérale et mondialiste qui n’est qu’une Anti-Europe.

 

Une personnalité bien connue de la « mouvance nationale » a réagi aux propos tenus en manifestant son scepticisme quant au projet européiste évoqué, préférant une Europe restreinte à quelques pays et dans laquelle on procéderait à des convergences, et a aussi déploré l’absence d’une définition géographique claire de l’Europe. Sur ce point, Thomas Ferrier a surpris la salle en évoquant l’européanité des Albanais ou des Tchétchènes, malgré l’islamité qu’on leur associe généralement, ne réduisant pas l’Europe à une définition par trop religieuse, et insistant sur la profonde parenté entre Européens.

 

Thomas Ferrier a rappelé ainsi la définition de la nation, « ceux nés du même sang », et ce pourquoi il existait une nation bretonne, une nation française et une nation européenne. Il a aussi insisté sur la distinction entre la nation et l’État. Jacques Cordonnier a insisté sur le fait de désigner l’ennemi de tous, et a ciblé notamment Martin Schulz, « socialiste » allemand et futur probable président de la commission, dont la profonde nocivité a été révélée aux invités.

 

Il faut remercier fortement le public de sa participation, de son respect du temps de parole de chacun, et de l’esprit constructif qui a animé chaque personne présente. Elles ont fait preuve d’ouverture pour un discours nouveau qu’elles n’ont pas l’habitude d’entendre. Et ce discours a convaincu chacun de l’importance d’adopter une vision européenne du combat politique, dans le respect des particularismes et des identités, de toutes les identités.

 

La Ligue Francilienne

 

• D’abord mis en ligne sur Réseau-Identités, le 10 février 2014, puis repris par Synthèse nationale le jour même.

 


 

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Eurasianism

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Eurasianism

 
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Russian emigre philosopher and geopolitician Pyotr Nikolaevich Savitsky (1895-1968) was a leading figure of the classical Eurasianist movement that flourished after the Bolshevik Revolution and during the inter-war years. In this excerpt from a 1925 essay, Savitsky expounds the Eurasianist worldview, one based on traditional spiritual values rather than the modern materialists’ reign of quantity.
 
Eurasianists join those thinkers who reject the existence of universal progress…If a line of evolution runs differently through various spheres, then there can be no general ascending movement, no gradual and unbending general improvement; one or another cultural medium, improving in one area (from one point of view), often degrades in another and from another point of view. This position is applicable, in particular, to the European cultural medium: it has bought its scientific and technical “perfection,” from the point of view of the Eurasianists, with ideological and most of all religious impoverishment. The duality of its achievements is distinctly expressed in relation to the economy. Over the course of long centuries in the history of the Old World, there existed a certain singular correlation between the ideological-moral-religious principle on the one hand and the economic principle on the other. More precisely, there existed some ideological subordination of the latter principle to the former.
 
Namely the permeation of the whole approach to economic issues by the religious-moral moment allows some historians of economic theories (for example, the old mid-nineteenth century German-Hungarian historian Kautz, whose works up to now haven’t lost a certain significance) to unite into one group – by their relation to economic problems – such varying texts as Chinese literary fragments, the Iranian code of the Vendidad, the Mosaic law, the works of Plato, Xenophon, Aristotle and the medieval Western theologians. The economic philosophy of these texts is in a well-known sense the philosophy of a “subordinate economy;” the connection between satisfaction of our economic requirements with the general principles of morality and religion is emphasized within all of them as something necessary and proper.
 
The economic philosophy of the European “new era” is opposed to these views. Not always by direct words, but more often by the foundations of worldview, the new European economic philosophy asserts the cycle of economic phenomena as something self-sufficient and of autonomous value, containing and drawing from within itself the objectives of human existence. It would be a sign of spiritual blindness to negate the enormity of those purely cognitive achievements and successes in understanding and viewing economic phenomena that the new political economy has accomplished and accumulated. Yet acting as an empirical science and indeed in a certain and greater degree being such, in a whole host of its attitudes, the new political economy has influenced intellects and epochs as a metaphysic…
 
Just as the economic ideas of the ancient legislators, philosophers and theologians are tied to certain metaphysical conceptions, the economic ideas of the new economists are also tied to them. But if the metaphysics of the first was a philosophy of “subordinate economics,” then the metaphysics of the second is a philosophy of “militant economism.” The latter is in some way the ideological price that the new Europe has paid for the quantitatively tremendous economic growth she has experienced in modernity, especially in the last century. There is something instructive in this picture – both at the close of the Middle Ages and in the course of the new era, the ancient wisdom of moral testament, immemorial and restraining the egotistical instincts of man through words of exhortation and denunciation, the philosophy of “subordinate economics” is crumbling under the offensive of the new modern ideas, with the theory and practice of militant economism conceitedly asserting itself.
 
Historical materialism is the most consummate and dramatic expression of the latter. There is far from an accidental link between the philosophy of subordinated economics on the one hand and militant economism on the other, as we observe in empirical reality, with a certain attitude to questions of religion. If the philosophy of subordinated economics always serves as an appendage to one or another theistic worldview, then historical materialism is ideologically bound to atheism.
 
Like a wolf in fairy tales, the atheistic essence once hiding in historical materialism has now cast off the diversionary sheepskin of empirical science that had covered it: the atheist worldview is perpetrating its historical triumph in Russia, and state power in the hands of atheists has become an instrument for atheist propaganda. Not examining the question of historical responsibility for what has happened in Russia and not wishing to relieve anyone of this responsibility, the Eurasianists at the same time understand that the essence Russia assimilated and implemented, due to the susceptibility and excitability of her spiritual being, is not a Russian essence at its source and spiritual origin. The Communist witches’ Sabbath ensued in Russia as the completion of a more than two-hundred year period of europeanization.
 
To admit that the spiritual essence of Communist rule in Russia is, in a special manner, the reflected ideological essence of Europe’s new era is to make an assertion that is empirically founded to a high degree. (Here we must consider the following: the origin of Russian atheism in the ideas of the European Enlightenment; the importation of socialist ideas into Russia from the West; the connection of Russian Communist “methodology” with the ideas of French Syndicalists; and the significance and “cult” of Marx in Russia.) But having seen the ideological essence of European modernity in the form that was brought to its logical conclusion, Russians, not accepting Communism and at the same time not having lost the ability to think logically, cannot return to the basis of Europe’s latest ideology.
 
In the consciousness of the Eurasianists, there flows from the experience of the Communist Revolution a certain truth, simultaneously old and new – a healthy social community can be based only upon the indissoluble tie of man with God. An irreligious community and an irreligious sovereignty must be rejected; this rejection predetermines nothing in relation to concrete legal-constitutional forms, and there may exist as such a form, in the conception of the Eurasianists, of “separation of Church and state,” for example. Yet essentially, it is nevertheless highly significant that perhaps the first government by a consistently atheistic Communist power that had turned atheism into the official faith proved to be an “organized torment,” in the prophetic words of the profound nineteenth-century philosopher Konstantin Leontiev, a system of shock and destruction of “the common good” (in the name of which Communist power was established) and such an outrage upon the human person that all images pale and all words are powerless in the portrayal of a terrible, unprecedented and blasphemously bestial reality.
 
And we reiterate: the circumstance that the first consistently atheist power proved itself the dominion of the bestial is hardly an accident. Historical materialism, and the atheism that supplements it, deprives man’s primarily animal instincts of their restraint (including the primarily economic instincts, which amount to robbery). The basic defining force of social existence in the conditions of materialism and atheism’s ideological dominance turns out to be hate and delivers its deserved fruits: torment for everyone. And sooner or later it cannot but bring the final fruit – torment to the tormenters.
 
Russia enacted the triumph of historical materialism and atheism, but those laws that manifested in the course of her Revolution concern far from her alone. The cult of primarily economic interest and every sort of animal primacy has also germinated abundantly in the consciousness of peoples outside of Russia, and neither can it be the basis for a long-lived and successful society beyond her borders. The destructive forces gathering in these conditions will sooner or later overcome the power of social creation here, as well. One has to approach the problem in all its depth and breadth. The pressure of the materialist and atheist outlook must be opposed with an ideological essence overflowing with valuable and weighty content. There can be no hesitation. With still unheard-of directness and unbending resolve, on the broadest front and everywhere, it is necessary initiate and lead the struggle with everything associated even in the slightest degree with materialism and atheism. The evil must be traced back to its roots; we need to literally uproot it. It would be a superficial and powerless attempt to fight only with the most pronounced manifestations of historical materialism and atheism, or Communism alone. The problem is set deeper and at a more essential level. War must be declared upon militant economism wherever it might reveal itself. In the name of our religious worldview we must gather our forces, and with ardent feeling, clear thought and the fullness of understanding, combat the specific spirit of the new Europe.
 
Since the Continent has arrived at that historical and ideological frontier where it is at present, we can assert with great probability that in some period of the future, one of two outcomes will occur. Either the cultural medium of the new Europe will perish and scatter as smoke in tortuously tragic upheaval, or that “critical,” in the terminology of the Saint-Simonians, epoch that began in Europe with the close of the Middle Ages should come to an end and be replaced by an “organic” age, an “age of faith.” Past a certain measure, one cannot trample with impunity ancient wisdom, for in it is truth – not on the basis of elevating primarily selfish human instincts into the higher principle upheld in the philosophy of militant economism, but on the basis of an enlightened religious feeling of restraint and control of these instincts, thereby achieving a practicable higher measure of the “common good” on earth. A society given over to exclusive concern for worldly goods will sooner or later be deprived of them; such is the terrible lesson that shows through from the experience of the Russian Revolution.
 
The Eurasianists attempt to conclusively and thoroughly clarify and comprehend this experience, extract all the lessons streaming out of it, and be fearless in the matter. This is in contradistinction to those who have in confusion and timidity reeled from Communism’s beastly image, yet have not refused that which composes the basis or root of Communism; those who seizing the plough, look back; who try and pour new wine into old skins; who, having seen the new truth of Communism’s repulsiveness, are not strong enough to denounce the old abomination of militant economism, whatever forms the latter might assume.
 
Private faith is insufficient – the believing person should be conciliar. The Eurasianists are men of Orthodoxy. And the Orthodox Church is the lamp that illuminates them; they call their compatriots to Her, to Her Sacraments and Her Grace. And they are not troubled by the terrible sedition that has arisen in the heart of the Russian Church through the incitement of the atheists and theomachists. Spiritual strength will be sufficient, the Eurasianists believe; the struggle leads to enlightenment.
 
The Orthodox Church is the realization of higher freedom; its principle is concord, as opposed to the principle of authority that dominates in the Roman Church that separated from her. And it seems to the Eurasianists that in the stern matters of the world, one cannot make do without stern authority, but in matters of spirit and the Church, only grace-filled freedom and concord are good instructors. In some spheres of its worldly affairs, Europe demolishes the efficacy of authority and introduces a tyrannical power. The Orthodox Church has for long centuries been a light only to those nations who stayed faithful to her; she shined with the truths of her dogma and with the exploits of her ascetics.
 
At present, perhaps, a different period approaches: the contemporary Orthodox Church, continuing the succession of the ancient Eastern Church, received from her a whole unprejudiced approach to forms of economic life (so contradictory to the techniques of the Western Church, for example, which for long centuries fought against the collection of interest) and to the achievements of human thought. And therefore, it may be that within the framework of the new religious epoch, namely the Orthodox Church in the greatest measure is called to consecrate the achievements of the latest economic technology and science, having purified them from the ideological “superstructure” of militant economism, materialism and atheism, just as in her time, in the age of Constantine, Theodosius and Justinian, within the framework of a genuine and inspired “age of faith,” the ancient Church was able to consecrate a quite complex and developed economic way of life and considerable freedom in theological and philosophical thought. In contemporary economic life and empirical science, whatever its development, there is nothing that would exclude the possibility of their existence and prosperity in the depths of the new epoch of faith. The combination of modern technology with the ideology of militant economism and atheism is in no way either obligatory or unavoidable.
 
From the religious outlook, economic technology, whatever the limit of its possibilities might be, is a means of realizing the Testament laid by the Creator into the foundation of the human race: “and have dominion over the fish of the sea, and over the fowl of the air, and over every living thing that moveth upon the earth.” Empirical science, from the religious point of view, is the uncovering of a picture of God’s world – whereby through the advance of knowledge, the wisdom of the Creator is ever more fully and completely revealed…
 

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Ukraine- Crimée : de l’insurrection à la guerre

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Ukraine- Crimée : de l’insurrection à la guerre
 
L’Europe gagne un boulet et une crise

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

L’insurrection l’a emporté. Comme partout, quand un  régime autoritaire cède, il s’effondre et il est dévoré par sa propre meute. Rien n’est plus répugnant que le résistant de la 13ème heure se transformant en vengeur.


Certains saluent la victoire de la démocratie et de la liberté. En fait il y a bien, pour le moment un, échec de Poutine. Mais cet échec ne peut changer l’essentiel. L’Ukraine est liée au monde russe plus qu’à l’Europe de Bruxelles. Une Europe qui va devoir payer le prix fort pour éviter un effondrement de ceux qu’elle a soutenu pour chasser le pouvoir pro-russe.


Un pays lourdement endetté

L'Ukraine a besoin de 35 milliards de dollars d'aide internationale sur deux ans et a souhaité obtenir un premier versement dans les jours ou les semaines qui viennent, annonce lundi le ministère des Finances dans un communiqué dont l'agence Reuters a eu copie. « La représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, va discuter des mesures nécessaires à prendre pour stabiliser l'économie du pays », a indiqué la Commission européenne. Cet appui reste cependant conditionné à la conclusion d'un accord avec le Fonds monétaire international.

Les Ukrainiens vont vite déchanter et comprendre que la pseudo liberté politique passe par  une vraie servilité économique. En décembre dernier, le président russe Vladimir Poutine avait promis de fournir une aide de 15 milliards de dollars (11 milliards d'euros) et de réduire les tarifs du gaz vendu à l'Ukraine après la décision de son homologue ukrainien Viktor Ianoukovitch de ne pas signer un accord d'association avec l'Union européenne. Une première tranche d'aide a été débloquée, mais suite aux récents évènements, la Russie a suspendu l'octroi d'un second versement. « En cas d'accord avec le FMI, d'autres aides internationales pourraient se mettre en place et aider l'Ukraine à se redresser », a souligné un haut fonctionnaire américain. Le nouveau pouvoir sera donc totalement dépendant non plus de Moscou mais de Washington et Bruxelles.


Plus encore que de la banqueroute, la communauté internationale redoute, dans l'immédiat, que la crise creuse le fossé entre l'Est russophone et russophile, majoritaire, et l'Ouest nationaliste et ukrainophone. Sous le règne de l'Union soviétique, les russes ont immigré en masse dans l'est du pays,  qui a fait l'objet d'une rapide industrialisation. L’Ouest est historiquement plus tourné vers la Pologne. Le Premier ministre polonais Donald Tusk, en première ligne, estimait  d'ailleurs, samedi soir, qu'il existait des forces menaçant l'intégrité territoriale de l'Ukraine.


Alarmés, la chancelière allemande Angela Merkel et le président russe Vladimir Poutine ont d'ailleurs souligné l'importance pour l'Ukraine de préserver son intégrité territoriale, lors d'un entretien téléphonique, a indiqué le porte-parole du gouvernement allemand. « Une partition de l'Ukraine ou le « retour de la violence » ne sont dans l'intérêt ni de l'Ukraine, ni de la Russie, ni de l'Union européenne, ni des Etats-Unis », a  assuré une proche conseillère de Barack Obama, Susan Rice. Certes mais, les JO terminés, Poutine va retrouver tous ses moyens.


Le conflit pourrait rebondir en Crimée


Région peuplée principalement de russophones, la Crimée a été rattachée en 1954 à l'Ukraine qui faisait alors partie de l'Union soviétique. Il s'agissait d'une décision purement formelle, car le transfert de ce territoire a été effectué à l'intérieur du même Etat. Après la chute de l'URSS en 1991, la Crimée est restée au sein de l'Ukraine, mais a reçu le statut de région autonome. « La Crimée demandera à se séparer de l’Ukraine en cas de renversement du pouvoir légitime dans le pays », a déclaré le président du parlement régional de la Crimée Vladimir Konstantinov, ajoutant que cette question ne se posait pas pour le moment.


« Nous n'avons qu'une seule voie à suivre: dénoncer la décision du Comité central du PCUS concernant le rattachement de la Crimée [à l'Ukraine]. Un pays a transmis la Crimée à un autre pays, nommé Ukraine, en signe d'amitié éternelle. Nous voyons bien ce qui est advenu à cette amitié. Et si un pays cesse d'exister, les actes juridiques le concernant sont déclarés nuls et non avenus », a affirmé M. Konstantinov à Moscou lors d'une réunion de la fraction libérale-démocrate au parlement russe. Les représentants de la communauté russe et du parti communiste de l’Ukraine se sont exprimé lors de l'événement. Les orateurs se sont opposés à l’entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne, et ont appelé à la sortie de la Crimée du pays.


La crise n’est pas finie.

Project PHEME

Project PHEME : l'Europe finance un projet informatique de censure globale

Ex: http://zejournal.mobi

C’est un article du Parisien  intitulé « Des chercheurs veulent passer les réseaux sociaux au détecteur de mensonges » qui vend la mèche du dernier gros projet informatique financé par l’Union Européenne, la plus belle invention démocratique du siècle et comparable à terme à l’Union soviétique.

« Des chercheurs universitaires travaillent à l’élaboration d’un système capable d’identifier automatiquement les fausses informations qui se répandent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. »

« Les réseaux sociaux sont une mine d’or en termes d’informations et d’expressions citoyennes pertinentes mais peuvent aussi être utilisés pour répandre des rumeurs. Pour faire le tri, des chercheurs planchent sur une sorte de «détecteur de mensonges» actif sur Twitter ou encore Facebook. Un projet ambitieux qui, selon le New York Times, pourrait se concrétiser dans dix-huit mois. »

« Ce programme de «fact cheking» (vérification des faits en direct) automatique, baptisé «Pheme», devrait pouvoir identifier la fiabilité des sources des informations communiquées grâce à un algorithme complexe. Un travail titanesque que coordonne la faculté de Sheffield, dans le nord de l’Angleterre, avec quatre autres universités et quatre entreprises. Financé par l’Union européenne, ce projet est mené sur trois ans. »

« Selon la directrice de l’étude, Kalina Bontcheva, l’objectif est de vérifier en temps réel les informations pour permettre aux gouvernements, services de secours, médias et entreprises de répondre plus efficacement à des rumeurs infondées.

Le projet doit identifier quatre types d’informations peu fiables : les spéculations, la controverse, la fausse information et la désinformation. Les chercheurs comptent utiliser trois facteurs pour établir la véracité des données : l’information en tant que telle, un système de vérification via des sources fiables et la diffusion de l’information. Le résultat de cette recherche pourra apparaître sur l’écran de l’utilisateur. »

Alors le côté « attention l’information que vous consultez est une rumeur » pourrait presque sembler assez inoffensif et je suis persuadé que l’on nous vend toute cette affaire comme étant un immense progrès pour la « véritable » information sur Internet, ce qui permettra de sécuriser les positions dominantes des médias traditionnels de plus en plus remis en cause par la blogosphère.

Rien n’empêchera après d’utiliser ce type de système pour bloquer des informations, bloquer des sites Web, bloquer des informations gênantes.

Ce type d’outil par son ampleur (tout le Web) et son fonctionnement en temps réel n’est rien de moins que le plus important logiciel de censure mondial. Même la Chine n’y a pas pensé. Seule l’Europe a l’esprit assez tordu pour penser et financer ce genre de projet.

Retenez bien. Projet Pheme. Internet ne sera bientôt plus libre, et lorsque vous lirez le Contrarien (si c’est encore autorisé) apparaîtra sur votre navigateur le message : « Attention ce site présent des contenus subversifs. Votre adresse IP ainsi que votre ADN ont été transmis à la police de la pensée »… signé le ministère de l’Amour.

Précisions: la liste des participants.

Universités et entreprise: les partenaires du projet sont les cinq universités Sheffield, King’s Collège London, Warwick en Angleterre, Saarland en Allemagne et l’Université MODUL à Vienne avec quatre entreprises ATOS en Espagne, ihub au Kenya et Ontotext en Bulgarie sans oublier le site suisse swissinfo .ch.

Lire l’article du Parisien consacré au projet Pheme et qui fait mine de ne pas en comprendre les implications parfaitement liberticides.


- Source : Le contrarien Matin

jeudi, 27 février 2014

Une monarchie populaire dans les Alpes

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Une monarchie populaire dans les Alpes

par Georges FELTIN-TRACOL

Le Saint-Empire romain germanique existe encore en 2013 ! Plus exactement, son ultime vestige situé au cœur des Alpes, coincé entre la Suisse et l’Autriche : la principauté du Liechtenstein. D’une superficie de 160 km2 et peuplé d’environ 35 000 habitants, le Liechtenstein dont la capitale est Vaduz, est le cinquième État germanophone après l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et la Belgique.

 

Considéré comme un paradis fiscal, le Liechtenstein figure en tête des pays les plus riches de la planète. Alternant les unions économiques ou douanières avec l’Autriche et la Suisse (le franc suisse est d’ailleurs sa monnaie officielle), il dispose de ressources agricoles, bénéficie du tourisme, s’est enrichi grâce à la philatélie et a développé une industrie diversifiée (métallurgie, textile, pharmaceutique, agro-alimentaire). Le chômage s’élève à 1,1 % de la population active. Mais c’est le secteur bancaire qui assure sa prospérité économique. La principauté accueille une vingtaine de banques et plus de 80 000 fondations fiduciaires protégées par un secret bancaire et de nombreux avantages fiscaux adoptés entre 1924 et 1928 avant même la Confédération helvétique.

 

En 1999, un rapport rendu public du B.N.D. (les services secrets allemands)  accusait la principauté d’être un centre du blanchiment de l’argent des mafias russe, italienne et albanaise. En 2008, l’Allemagne exigea du Liechtenstein une liste complète des ressortissants allemands détenteurs d’un compte en banque dans la principauté. Très sourcilleux en matière de souveraineté politique, le gouvernement liechtensteinois tint tête aux pressions allemandes et refusa la moindre divulgation. En revanche, il accepta de modifier graduellement les règles du secret bancaire. L’animosité fut donc vive entre Berlin et Vaduz. Ce n’était pas la première fois.

 

Historiquement, la famille princière de Liechtenstein est vassale des Habsbourg. Jusqu’au prince souverain François-Joseph II (1906 – 1938 – 1989), les Liechtenstein vivaient à Vienne et ignoraient tout de leur territoire. Satellite de l’Autriche, le Liechtenstein n’entre pas en 1871 dans l’Empire allemand de Bismarck. Si, dès 1914, la principauté proclame sa neutralité, elle suscite néanmoins le grand intérêt de l’Allemagne qui projette en 1917 d’en chasser la famille princière, d’y installer le pape et de la transformer en État pontifical ! La ferme intervention diplomatique de l’Autriche-Hongrie et le refus conjugué de la dynastie liechtensteinoise et du souverain pontife font avorter le plan.

 

En 1938, l’Anschluss de l’Autriche par l’Allemagne relance les spéculations sur le devenir du Liechtenstein qui n’a plus d’armée depuis 1866 et qui ne peut pas se prévaloir d’une éventuelle assistance militaire helvétique. En 1939, le jeune prince souverain François-Joseph II rencontre Hitler à Berlin. Le Führer garantit son indépendance. De nouveau neutre pendant la Seconde Guerre mondiale, le Liechtenstein voit certains de ses habitants s’engager du côté allemand. Soucieux d’empêcher l’élection au Landtag (Parlement) de nationaux-socialistes locaux, le prince proroge d’autorité le mandat des députés avec l’assentiment de ses sujets.

 

En mai 1945, la principauté résiste à l’U.R.S.S. de Staline. En effet, près de cinq cents combattants russes de l’Armée Vlassov, alliée de l’Allemagne, viennent de se réfugier au Liechtenstein. Moscou exige leur rapatriement forcé alors que ni la Suisse, ni les États-Unis ne souhaitent mécontenter l’Union Soviétique. Or Vaduz refuse de les livrer et n’accepte que des retours volontaires. À la surprise générale, l’U.R.S.S. cède… Cet épisode historique méconnu, salué en son temps par Alexandre Soljénitsyne, a fait l’objet en 1993 d’un beau film de Robert Enrico, Vent d’Est.

 

L’après-guerre permet à la petite principauté de retrouver une sérénité certaine. En 1978, elle rejoint le Conseil de l’Europe. En 1981, la peine de mort, jamais appliquée depuis 1785, est abolie. En 1984, le droit de vote est accordé aux Liechtensteinoises. Contrairement à sa voisine suisse longtemps méfiante à l’égard des institutions internationales, le Liechtenstein accepte de les intégrer : 1990 pour l’O.N.U., 1991 pour l’A.E.L.E. (Association européenne de libre-échange qui réunit aujourd’hui l’Islande, la Norvège et la Suisse) et 1992 pour l’Espace économique européen à la suite d’un référendum marqué par un oui à l’adhésion de 55,81 %.

 

Si le Liechtenstein a pour hymne officiel une composition de l’abbé Jauch sur l’air britannique du God save the Queen, cette monarchie princière dont le catholicisme fut la religion d’État jusqu’en 2012 et qui a pour devise « Dieu, prince et patrie », diffère de ses homologues monégasque et andorrane puisqu’elle combine le droit divin et le pouvoir populaire.

 

Principal propriétaire foncier de la principauté, le prince souverain est « par la grâce de Dieu, seigneur de et à Liechtenstein, duc de Troppau et Jägerndorf, comte à Rietberg », mais c’est une constitution révisée en 2003 qui définit sa fonction. Il incarne l’exécutif. Le prince souverain nomme et peut révoquer sans se justifier le chef du gouvernement et les ministres. Composé de 25 membres élus au suffrage universel direct et au scrutin proportionnel pour 4 ans dans deux circonscriptions, le Landtag vote les lois et le budget. Outre des élus indépendants, la Chambre se compose de trois forces politiques : le Parti des citoyens progressistes (1918) d’orientation conservatrice, les démocrates-chrétiens de l’Union patriotique (1936) et les écologistes de gauche de la Liste libre (1985). La vie politique tourne surtout autour du dialogue permanent entre le prince souverain, Hans-Adam II, fils de François-Joseph II (ou son représentant, le régent, son fils et futur dirigeant, Alois) et ses sujets.

 

À l’instar de la Confédération helvétique, le Liechtenstein applique le référendum d’initiative populaire. L’opposition républicaine a à plusieurs reprises utilisé cette procédure afin de réduire les prérogatives princières à savoir le droit de dissolution du Parlement et le droit de veto sur les lois votées par le Landtag ou acceptées par référendum. Ainsi, en 2011, le prince Hans-Adam II annonce à l’avance qu’il s’opposera à la légalisation de l’avortement même si celle-ci est acceptée. 52,3 % des électeurs se rallient au choix du prince. Un an plus tard, une initiative populaire propose la suppression du veto princier sur une décision référendaire. Le prince souverain prévient ses sujets que son approbation le conduira à s’installer en Autriche. Il interdira aussi l’usage du nom de Liechtenstein à l’État de facto républicain. Finalement, 76,1 % des électeurs votent non, montrant leur grand attachement pour leur dynastie. Les Liechtensteinois ne souhaitent pas devenir le canton helvète du Haut-Rhin ou un nouveau Land autrichien.

 

Les penseurs politiques français du XIXe siècle (certains légitimistes, des orléanistes atypiques ou des bonapartistes) rêvaient de concilier le pouvoir héréditaire et le suffrage populaire. La principauté du Liechtenstein a réussi cette combinaison, ce qui en fait une démocratie semi-référendaire de droit divin.

 

Georges Feltin-Tracol

 


 

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Ukraine: L’UE a soutenu un putsch contre un gouvernement démocratiquement élu

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Ukraine: L’UE a soutenu un putsch contre un gouvernement démocratiquement élu

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Par Aymeric Chauprade

Le coup de force organisé par les États-Unis et l’Union européenne soutenant Tiagnibok (seul leader qui contrôlait les émeutiers) pendant les Jeux de Sotchi (les Russes ayant alors les mains liées) a donc fonctionné et débouché à l’effondrement du pouvoir légal la veille de la fin des Jeux (le 23 février).

Quelles leçons pouvons-nous tirer ?

1) Les récents événements dramatiques démontrent qu’il n’existe aucune solution politique viable et durable pour l’Ukraine dans les frontières actuelles car l’Ukraine est divisée géopolitiquement.

2) Le président Ianoukovitch qui a quitté le pouvoir de lui-même, et afin que le bain de sang cesse, avait certes des torts sérieux (corruption, incapacité à agir dès le début de la crise) mais il avait été élu démocratiquement (aucune contestation de l’OSCE) et était le président légal. C’est donc un coup de force, un coup d’État même, qui l’a poussé vers la sortie et ce coup d’État a bel et bien été soutenu par l’Union européenne.

3) Le sang a coulé parce que l’opposition a tiré la première à balles réelles sur les forces de l’ordre. Les premiers morts ont été des policiers. Qu’aurait fait un gouvernement occidental si des manifestants avaient tiré à balles réelles sur ses forces de l’ordre? On se souvient que l’autoritaire M. Valls aura quand même fait jeter en prison des petits jeunes de la Manif pour tous ou de Jour de Colère pour un simple jet de canette !

4) Dans cette situation dramatique, l’Union européenne et les États-Unis portent une très lourde responsabilité. Ils ont encouragé la rébellion qui a débouché sur la violence ; ils ont cautionné un coup d’État contre un gouvernement démocratiquement élu.

5) La trame de fond de cette affaire, ne l’oublions pas, est, premièrement l’affrontement entre les États-Unis et la Russie, les premiers voulant otaniser l’Ukraine, les seconds voulant y conserver leur influence stratégique.

C’est, deuxièmement, un affrontement historique entre l’Allemagne qui a toujours voulu contrôler (Hitler) l’ouest de l’Ukraine (ce qui explique les néo-nazis de Svoboda) et la Russie qui tente de refouler cette influence (ce qui explique les slogans anti-nazis des ouvriers de Donetsk).

6) L’affaire ukrainienne, après la Syrie, la Libye et tant d’autres depuis 1990, apporte la démonstration que l’antifascisme et l’antisémitisme sont une posture pour les partis dominants en France et non un combat réel, posture qui ne vise qu’à diaboliser les forces politiques réellement alternatives. Ce n’est en effet pas une conviction puisque, au nom de l’Union européenne, ces partis inféodés aux oligarchies pro-américaines ont soutenu les néo-nazis ségrégationnistes et antisémites de Svoboda, le fer de lance du coup de force contre le gouvernement légal d’Ukraine.

Une fois de plus, l’Union européenne prouve qu’elle n’est rien devant les tendances lourdes de l’Histoire et les enjeux de puissance. Sa rhétorique sur la démocratie et les droits de l’Homme est instrumentalisée. Les gesticulations bellicistes de BHL en sont l’illustration pathétique.

L’Ukraine face au réel

L’opposition est divisée : que peut-il y avoir de commun en effet entre Ioulia Timochenko et les néo-nazis de Svoboda ?

Les différents clans d’opposants vont devoir faire face à la réalité économique et géopolitique :

- banqueroute de Naftogaz, la compagnie gazière

- plus de service public, fonctionnaires non payés, caisses vides. L’UE ne donnera pas suffisamment. Donc Iatsenouk va devoir aller mendier l’argent russe et on imagine comment il sera accueilli.

- chaos dans l’Ouest de l’Ukraine où des bandes ont pris le contrôle.

- qui fera partir les extrémistes qui tiennent Maïdan ?

Le retour à la Constitution de 2004 n’arrangera rien. Bien au contraire. Leonid Kuchma sentant le vent tourner en sa défaveur pendant la Révolution orange, avait imaginé une constitution perverse qui diluait tout les pouvoirs si bien que personne ne dirigeait vraiment l’Ukraine.

Revenir à cette Constitution sera une catastrophe quand on connaît la fragilité géopolitique intérieure de l’Ukraine et ses difficultés économiques. Selon Standard&Poors, l’Ukraine fera défaut sur sa dette (elle doit rembourser 13 milliards de dollars cette année) si la Russie arrête son aide, ce qui est désormais probable.

Que peut-on souhaiter ?

Pour ramener la paix, il ne reste qu’une solution viable. Diviser l’Ukraine en deux États. Une Ukraine de l’Ouest tournée vers l’Allemagne, la Pologne et donc l’Union européenne. Ce sera l’Ukraine pauvre, nous serons perdants, sauf les Allemands qui vont y trouver une main d’oeuvre à bas coût pour continuer à maintenir leur avantage compétitif sur nous.

Une Ukraine de l’Est, indépendante ou rattachée à la Russie (après tout les habitants y sont russes) avec la Crimée bien sûr, éminemment stratégique pour Moscou.

Conclusion

Nous ne sommes qu’au début du chaos ukrainien et l’Union européenne porte une très lourde responsabilité. Manipulée par les États-Unis, l’Union a voulu exclure la Russie, acteur essentiel dans la zone, du règlement. Rappelons qu’après le Sommet de Vilnius de novembre 2013, le Kremlin a proposé de régler la question de l’Ukraine lors d’une conférence qui aurait rassemblé les Ukrainiens, les Russes et les Occidentaux.

La crise ukrainienne est donc une nouvelle preuve de l’échec de l’Union européenne. L’Union européenne n’est pas un facteur de paix, elle est un facteur de guerre.

 - Source : Realpolitik.tv

mercredi, 26 février 2014

Retour sur la question communautariste

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Retour sur la question communautariste

par Laurent Bouvet

Ex: http://philippedelbauvre.blogspot.com


 

 

 

Le terme « communautarisme » est étranger à l’oreille républicaine française. Il ne correspond à aucun de nos repères historiques, juridiques ou philosophiques. Il n’est pas compatible avec la conception que nous nous faisons, collectivement, du lien social et plus largement du vivre-ensemble. Il nous est même difficile de le comprendre et de l’utiliser. Lorsqu’on le fait, c’est avec beaucoup de maladresse alors que ce devrait être avec prudence, en particulier lorsque l’on compare son usage avec celui qui en est fait dans d’autres pays, les Etats-Unis en premier lieu.[1]

Comme le remarque Pierre-André Taguieff, « Dans ses usages hexagonaux contemporains dominants, ce terme en ‘isme’ ne désigne pas une idéologie politique (comme le nationalisme), ni une configuration idéologique (comme le racisme), ni un style politique (comme le populisme), ni une école de pensée (comme la philosophie politique des ‘communautariens’ américains ou canadiens) : il dénomme un ennemi abstrait, il désigne une menace, il signale un danger, il exprime une inquiétude et indique en conséquence une tendance inquiétante, il dévoile une tentation supposée croissante, il dénonce une ‘dérive’ (dont on sait que, conformément à l’idée reçue, elle ne peut mener qu’au ‘pire’). »[2] Personne en effet ne se déclare – ou ne défend en tant que telle une position – « communautariste ». Si le terme avait figuré dans le Dictionnaire des idées reçues de Flaubert, on aurait sans doute pu y lire : « Communautarisme : toujours le dénoncer. »

Si l’on s’en tient à une définition neutre, le communautarisme peut se résumer à un système social et politique dans lequel la communauté subjugue l’individu. Mais alors qu’est-ce qu’une communauté ? La sociologie allemande de la fin du XIXe siècle, à travers les travaux de Max Weber reprenant en cela ceux de Ferdinand Tönnies, avance une distinction entre la communauté (Gemeinschaft) et la société (Gesellschaft).[3] La communauté est une forme d’organisation sociale qui suppose un lien organique entre ses membres, qui s’ancre, par exemple, dans la vénération des ancêtres, la valorisation du passé, les liens de sang, ethniques ou religieux. Dans une communauté, ces liens nous unissent malgré nous, avant même que nous soyons considérés comme des personnes autonomes – l’individu ne peut donc exister en tant que tel. Dans cette perspective sociologique, ces formes communautaires appartiennent au passé, c’est-à-dire avant la naissance de la modernité philosophique à partir des XVIIe et XVIIIe siècles, celle qui débouchera sur notre conception de l’individu moderne comme sujet autonome de raison. La « société » procède de cette conception individualiste du sujet, d’un individu préexistant à toute appartenance sociale, titulaire de droits avant même de « faire société ». Ainsi, dans la société au sens moderne du terme, l’individu l’emporte-t-il sur la communauté, sur ses appartenances multiples, grâce à sa capacité de choix, d’utilisation libre de sa raison autonome. Le lien social devient dès lors un lien volontaire d’association avec les autres, déterminé par un choix rationnel fait par des égaux, autour d’intérêts communs. Il existe donc une différence essentielle entre une forme ancienne et une forme moderne de sociabilité des individus : la communauté étant celle des Anciens, la société celle des Modernes.

Pour autant, renvoyer la forme communautaire de la vie sociale au passé n’est pas nécessairement perçu comme une condamnation. Les communautés traditionnelles peuvent très bien apparaître, à l’âge moderne, et de manière positive, comme des lieux de préservation, de refuge et de qualité du lien entre les membres que la « société des individus », selon la formule de Norbert Elias, n’est pas ou plus en mesure d’offrir.[4] Les communautés villageoises, de proximité (la famille, le quartier…) voire religieuses peuvent en effet se révéler pour les individus, au-delà d’un frein à leur continuelle et légitime émancipation, comme la possibilité d’un « entre soi » protecteur, contre l’anonymat et le manque de chaleur des relations dans les grandes sociétés impersonnelles par exemple, dont la « grande ville » serait la quintessence.

Si cette approche, classique, permet de poser un premier repère utile dans le débat, elle n’épuise donc pas l’usage du terme « communauté » même en français. Le mot et la chose ont en effet subsisté à l’âge moderne et pas seulement dans le sens induit par Tönnies et Weber de l’invocation d’un passé révolu. La « communauté » au singulier fait même, depuis longtemps, partie du vocabulaire politique dans une version noble, adoubée par le républicanisme français : qu’il s’agisse de la communauté des citoyens ou de la communauté nationale. Toutes deux valorisent le caractère exceptionnel du lien social français et, au-delà, la construction moderne d’un Etat-nation berceau de la souveraineté d’un peuple un et invisible, uni dans la communion solidaire permise par l’appartenance nationale.[5] Cette communauté au singulier correspond ainsi parfaitement à l’idée rousseauiste d’unanimité du corps social dès lors qu’il exprime sa volonté (générale) politique.

Le « tournant identitaire »

Pour comprendre le communautarisme aujourd’hui, il est nécessaire de remonter aux années 1960-70, au moment de ce que l’on a appelé le « tournant identitaire ».[6] A ce moment-là, aux Etats-Unis d’abord puis de manière plus générale dans les sociétés occidentales, de nouvelles aspirations ont émergé qui avaient pour trait commun la mise en exergue d’identités de nature ethnique, raciale, sexuelle (mouvement des femmes, mouvement homosexuel…) ou régionaliste. Cette survenance identitaire a pu être analysée comme une revendication posée contre la société des individus libres, sujets autonomes de raison et titulaires de droits égaux, celle de la modernité libérale et démocratique, et de sa contestation marxiste par exemple, dans laquelle les enjeux étaient essentiellement liés aux rapports de forces socio-économiques ou à la lutte des classes. C’est à une véritable redéfinition du pluralisme que l’on a assisté, au passage du pluralisme « classique », celui de la diversité des intérêts, à un pluralisme nouveau, celui de la différence des identités. L’identité et ses critères multiples venant se substituer ou du moins compléter les intérêts classiques dans la détermination du comportement des individus et des groupes sociaux.[7]

Des demandes identitaires nouvelles qui n’ont été épuisées historiquement ni par la question sociale ni par dans la question nationale au XIXe sont ainsi apparues et devenues structurantes dans les débats de société contemporains à partir de cette période charnière de la fin des années 1960. Des groupes, que l’on a appelés « minorités » en raison des critères d’(auto)identification de leurs membres, décalés par rapport à ceux qui « dominent » la société, sont les porteurs de ces identités et souhaitent les voir reconnues dans l’espace public.

Aujourd’hui, les « communautés » qui sont en cause lorsque l’on évoque, en France tout particulièrement, le communautarisme relèvent précisément de ces catégories identitaires et sont donc avant tout des minorités fondées sur des critères d’identification dits « culturels » – qu’il s’agisse de critères plus ou moins prescrits (ou volontaires) : le sexe (ou plus exactement le genre), la couleur de la peau (la « race », l’ethnie…), l’orientation sexuelle, la religion, etc. Cette crainte d’une exaltation des identités « culturelles » qui viendraient remplacer les critères traditionnels d’identification de l’individu dans la modernité – le territoire et la classe sociale – renvoie donc à un contexte socio-historique particulier, celui du vaste mouvement qui traverse les sociétés occidentales depuis les années 1960. Un mouvement qui lie politique et culture d’une manière inédite, en faisant de l’appartenance identitaire la source principale sinon exclusive de l’être individuel et social de chacun.[8]

Des communautarismes

Si le communautarisme fait peur, c’est donc d’abord en raison du contenu identitaire qu’il véhicule, parce qu’il met en jeu des formes non modernes voire antimodernes de prédétermination de l’individu (genre, race, ethnie, religion…) et qu’il met en scène des groupes sociaux spécifiques minoritaires mais dont les revendications de reconnaissance renvoient les sociétés auxquelles elles s’adressent à des pages sombres de leur histoire : esclavagisme, ségrégation, colonialisme, domination, exploitation, humiliation, persécution… comme dans le cas archétypal en la matière des Noirs américains. Si le communautarisme fait peur c’est aussi parce qu’il implique des types de mobilisation qui échappent très souvent – ne fût-ce que parce que ces groupes n’ont pas de place sur la scène politique classique – aux formes et aux répertoires conventionnels de l’action politique dans les démocraties, et se situent hors des partis politiques et des institutions de représentation et de médiation, elles-mêmes fondées sur des critères de « territoire » et de « classe » bien davantage que sur des critères de race, de genre, d’ethnie ou de préférence sexuelle. Enfin, si le communautarisme fait peur c’est parce qu’il annonce une société dans laquelle l’individu moderne verrait ses choix remplacés ou dictés par ses appartenances identitaires.

On voit ainsi se dessiner, en creux, une triple approche du communautarisme : philosophico-anthropologique, socio-historique et politico-institutionnelle.

Le communautarisme philosophique et anthropologique a été théorisé notamment par les auteurs « communautariens[9] » aux Etats-Unis dans les années 1980, autour de la critique du libéralisme de John Rawls, de l’atomisme individuel et de la nécessité d’une réhabilitation de la communauté face à l’individu dans la société moderne. Ils ont ainsi fourni de nouveaux arguments au débat identitaire américain autour de l’idée d’une revalorisation de l’appartenance communautaire de l’individu, qui ne peut être considéré sans ses différentes attaches sociales, culturelles, historiques… Différents points de vue communautaristes ont ainsi été développés de la part d’auteurs comme Alasdair MacIntyre, Michael Sandel, Charles Taylor et Michael Walzer[10], qui soulignent la diversité des questions abordées et des niveaux d’interrogation, de la philosophie à la sociologie en passant par l’anthropologie ou la théorie politique. Toutefois, un certain nombre de thèmes communs permettent de dégager une unité de la critique adressée par ce courant à la théorie sociale libérale. Cette critique communautarienne a influencé à son tour la théorie politique et sociale libérale et conduit à une meilleure prise en compte de l’appartenance communautaire dans l’évolution de la demande identitaire formulée par les minorités qui ont animé le tournant identitaire. Mais la communauté est également apparue, à travers ces travaux, comme une entité sociale limitative voire dangereuse pour l’individu moderne – une entité ne répondant pas à de nombreuses questions sur l’articulation avec le niveau communautaire politique légitime dans l’Etat-nation moderne, sur l’ouverture à la différenciation à l’intérieur même des communautés, sur l’articulation entre les différentes communautés d’appartenance de l’individu, etc.

Il existe par ailleurs un communautarisme sociologique et historique, qui s’est développé essentiellement et sous de multiples formes, à travers le multiculturalisme, à partir des revendications identitaires des minorités culturelles contre l’oppression ou la domination qu’elles ont subies historiquement. Dans cette logique, l’appartenance à une culture ou à un « groupe » culturel fait figure de dimension essentielle de l’autonomie de l’individu. Dans la modernité vue selon la perspective du multiculturalisme, la culture à laquelle on appartient est le contexte qui permet à l’individu de faire des choix autonomes. Si cette culture est faiblement reconnue, alors la marge d’autonomie dont dispose l’individu est réduite. D’où l’importance du thème de la reconnaissance identitaire, développé notamment par des auteurs canadiens tels que Charles Taylor ou Will Kymlicka.[11] Si l’on ne se place plus seulement du point de vue de l’individu mais aussi de celui de la société dans son ensemble, la culture comme élément constitutif de l’identité devient incontournable : ignorée, elle peut devenir source de conflit ; reconnue et intégrée, elle enrichit l’ensemble social. Si l’on veut vraiment comprendre ce qu’est l’identité culturelle pour l’individu comme pour la société, il est pourtant nécessaire de dépasser cette approche simpliste, ne serait-ce que pour prendre en compte les situations moins nettes que constituent les appartenances culturelles multiples ou la mise en avant de volontés de rupture avec une affiliation culturelle, autant de situations courantes dans les sociétés multiculturelles contemporaines.

Ainsi, les présupposés multiculturalistes, pertinents lorsqu’ils établissent la coexistence de cultures différentes et insistent sur la nécessité de reconnaître les aspirations des différents groupes présents au sein d’une société dans l’espace public, se trouvent-ils malmenés lorsqu’il s’agit de prendre en compte ce qui apparaît comme un phénomène intimement lié à cette « considération » pour la différence : à savoir la possibilité pour certains individus ou pour certains groupes de ne pas se reconnaître dans leur culture d’origine – celle à laquelle la société les rattache spontanément en raison de leur origine nationale, religieuse, ethnique, etc. –, soit qu’ils ne le désirent pas, soit qu’ils ne le peuvent pas, soit que leur culture d’appartenance n’offre pas de ressources suffisantes pour qu’ils puissent s’identifier pleinement à elle, soit qu’ils soient contraints par quelque événement d’abandonner tout ou partie de leur identité, soit encore qu’ils désirent devenir « quelqu’un d’autre », membre d’une autre culture ou d’autres cultures. Un conflit se dessine alors entre la « liberté de choix » de son appartenance – ou, concrètement, de l’affichage de tel ou tel critère de sa propre identité dans l’espace public – et les contraintes incontournables d’une appartenance marquée dans la société : couleur de peau, pratique religieuse visible, sexe, etc. Ce conflit témoigne pleinement de la modernité et des difficultés de l’individu à se « situer » dans son environnement : à la fois semblable, parce qu’égal, aux autres hommes et radicalement différent d’eux, il a besoin d’indications pour s’orienter dans l’espace identitaire de la société et des communautés d’appartenance au sein desquelles il vit.

On peut repérer, enfin, un communautarisme politique et institutionnel, qui renvoie à la déclinaison dans le discours, les programmes et l’action politique des deux premières formes précitées – quand ce n’est pas au simple rafraîchissement de pratiques traditionnelles[12]. On se contentera de l’illustrer ici par l’exemple de la « troisième voie » telle qu’elle a été proposée par Tony Blair au Royaume-Uni[13]. Le communautarisme tel qu’il a été utilisé par les nouveaux travaillistes au milieu des années 1990 a notamment permis de toucher une large partie de l’électorat conservateur, soucieux avant tout de l’unité sociale du pays, en renvoyant à la philosophie qui animait l’action de Benjamin Disraeli, par exemple[14], tout en répondant à la préoccupation traditionnelle de l’électorat travailliste d’une solidarité communautaire, héritage de l’ouvriérisme organisé du xixe siècle. Toutefois, le communautarisme comme valeur-clef de la troisième voie dépasse largement la référence électorale opportuniste. Celui-ci puise ses racines dans la tradition sociale-chrétienne – dont Tony Blair s’est constamment revendiqué – sans trop apparaître comme un archaïsme en raison de son articulation avec le respect de l’individu et de ses droits – on retrouve là d’ailleurs un des traits du communautarisme « à la française » que fut le personnalisme des années 1930-1940[15]. La politique apparaît dans ce cadre communautariste comme une préoccupation morale autant que technique – d’autant plus, aujourd’hui, que la technique s’avère de moins en moins efficace pour influer sur la réalité, notamment économique. Plus concrètement, le communautarisme de la troisième voie concerne toutes les communautés auxquelles l’individu peut s’identifier : la nation, l’école et la famille, en particulier. Le regain d’intérêt pour la famille est d’ailleurs significatif du renouveau doctrinal du Parti travailliste qui a recommencé à prendre en compte avec Tony Blair un phénomène à ses yeux oublié ou occulté jusqu’ici par la gauche : le fait que la désintégration de la famille sous l’effet de l’individualisme, de la libéralisation des mœurs et de la crise sociale, conduit à une montée de l’insécurité et de l’exclusion.

République versus communautarisme : l’exception française

Dans le cas français, un débat caricatural masque souvent la réalité des enjeux. Ce débat oppose les tenants d’un républicanisme idéal – où la République une et indivisible ne veut rien voir des différences entre les individus parce que ceux-ci s’en dépouillent lorsqu’ils entrent dans l’espace public – à ceux du « communautarisme » qui renvoient chacun au critère dominant de son identité, un critère qui nous est imposé par « l’arrière-plan » culturel, religieux, ethnique, racial, sexuel… dans lequel on vient au monde et évolue. Chacun ne pouvant finalement prétendre à autre chose qu’à la reconnaissance par les autres de ce critère d’identification dirimant dans l’espace social réduit à une juxtaposition de communautés identitaires. Les républicains accusent les communautaristes d’une dérive tribaliste, différentialiste, essentialiste et séparatiste[16], tandis que les « communautaristes » accusent les républicains d’une hégémonie culturelle, politique et sociale dominatrice, colonisatrice, esclavagiste et sexiste[17].

Le républicanisme à la française[18], forgé à partir de la Révolution, s’est, de fait, toujours adapté, dans sa pratique étatique en particulier, aux nécessités de la démultiplication culturelle du pays et de la société. Il l’a fait notamment pour compenser l’existence de discriminations qui ont toujours existé malgré la pétition universaliste et le caractère « aveugle » aux différences de l’idéal républicain. Symétriquement, le communautarisme tel qu’il a été décrit ici n’est souhaité par personne et n’inspire aucune revendication sérieuse – si ce n’est de la part de quelques groupuscules très vite circonscrits[19]. Ce qui veut dire que le républicanisme français, s’il fait sans doute exception, se révèle surtout paradoxal dans le rapport de ses principes à la réalité. Et ce, suivant un triple mouvement : il est à la fois plus flottant sur la garantie pour tous de l’égalité et de la neutralité de l’Etat, plus souple dans sa manière de répondre aux différences et plus fort dans sa capacité d’intégrer les différences qu’on ne peut le lire dans sa philosophie et dans ses textes – et, surtout, qu’on ne le dit habituellement lorsqu’on évoque son inadaptation à l’époque, sa crise ou encore son déclin.

Le républicanisme français est plus flottant que ses principes ne le laissent supposer quant à la réalité de l’égalité entre citoyens – ou dans l’accès à la citoyenneté, sésame de l’égalité républicaine, de certaines catégories de la population. Son aveuglement aux différences, revendiqué et institutionnalisé[20], a en effet produit toute une série de « discriminations[21] » dont la société porte aujourd’hui les stigmates profondes et qui sont autant de « démentis apportés à l’idéal républicain[22] ». Ainsi en va-t-il du lien étroit entre république et colonialisme à la fin du xixe et au début du xxe siècle[23] ; ou du statut des femmes dans la vie politique, économique et sociale – ainsi du refus du suffrage féminin, accordé tardivement par la République renaissante, en 1944, alors que, dans la plupart des autres pays démocratiques, l’affaire était entendue depuis la fin de la Première Guerre mondiale.

Mais le républicanisme français est également beaucoup plus souple sur ces mêmes principes face à des situations contrastées d’inégalités de traitement. Ainsi existe-t-il depuis longtemps une « discrimination positive » à la française. Sa caractéristique principale, contrairement aux dispositifs d’autres pays, notamment aux Etats-Unis, est de ne pas s’appuyer sur des critères identitaires tels que « l’origine » ou la « race », conformément à l’article 1er de la Constitution, qui dispose que la République « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion » mais sur le « territoire ». Cette discrimination positive à la française concerne des domaines aussi variés que la politique de l’emploi (handicapés, jeunes, femmes, fonction publique…), les règles électorales (parité) ou l’aménagement du territoire (ZEP, ZUS, ZRU, ZFU, statuts territoriaux particuliers en Corse et outre-mer…) selon des modalités et un développement récent variés[24]. Si l’on observe la situation dans la durée, on peut donc avoir le sentiment que cette souplesse dans l’adaptation des principes à des demandes spécifiques d’intégration ou de revendication de droits s’est peu à peu substituée au caractère flottant évoqué précédemment comme modalité principale du rapport entre les valeurs républicaines et les exigences de la société.

On remarquera, enfin, que le républicanisme à la française se révèle aussi, à l’usage, et au-delà de ses principes affichés, plus fort, c’est-à-dire à la fois efficace et attractif quant à l’intégration des différences, et ce malgré les discriminations et grâce aux accommodements avec les principes républicains que l’on vient d’évoquer. On peut ainsi citer l’exemple bien connu mais toujours significatif des mariages « mixtes » entre un national et un conjoint étranger, mais aussi entre conjoints nationaux d’origines ou de confessions différentes, qui distingue la France d’autres pays européens tels que l’Allemagne ou le Royaume-Uni[25]. Plus généralement, l’une des spécificités françaises, observée tant sur le plan des pratiques culturelles que du point de vue des « violences urbaines », tient à la mixité ethno-raciale constatée aussi bien dans les groupes musicaux (de rap notamment) que dans les groupes d’émeutiers (ce fut le cas en novembre 2005) qui s’assemblent par quartier ou par « cité » plutôt que par origine identitaire et n’hésitent pas à s’en prendre à leurs « semblables ». Mais c’est surtout d’efficacité juridique et politique qu’il faut gratifier le républicanisme en matière de maintien de l’intégration des différences, qu’il s’agisse, comme en témoigne des exemples récents, du refus de voir des parties du corps des citoyens (Corse, Charte des langues régionales…) se distinguer sur une base identitaire toujours incertaine (langue, coutumes, religion, ethnie…) ou de la mobilisation en faveur de valeurs telles que la laïcité (loi sur le port des signes religieux à l’école, par exemple).

Enjeux communautaristes

Au-delà des questions principielles, c’est au travers d’enjeux politiques et sociaux concrets que s’articule désormais le débat public sur ces questions. Il n’est pas anodin d’ailleurs que ce soient des « communautés » ou bien encore des « minorités » apparaissant ou se définissant comme telles dans le débat qui en prescrivent les contours et en fixent l’agenda. On prendra ici, à titre d’illustration, trois exemples de ce qui forme aujourd’hui le quotidien d’un questionnement identitaire suivant les lignes du communautarisme.

La première question de ce type qui se pose aujourd’hui en France, comme on l’a encore vu récemment à la lumière des débats sur l’identité nationale ou sur la burqa lancés par le gouvernement, est celle de l’islam. Le double caractère minoritaire de la religion et de l’origine ethno-raciale dominante de ceux qui s’en réclament crée en effet une situation très particulière. A la fois parce que l’islam en France est très varié (il réunit des populations originaires, qu’elles soient de nationalité française ou étrangères, de pays arabes du Maghreb comprenant eux-mêmes des minorités, berbérophones par exemple, mais aussi d’Afrique noire et de pays d’Asie, de la Turquie à l’Asie du Sud), et parce qu’il pose « un » problème à une société issue d’un compromis longuement mûri entre vieille tradition chrétienne (à forte dominante catholique) et forte exigence laïque fondatrice de l’identité républicaine – comme en témoigne l’exemple du financement des mosquées. L’une des occasions de mise en jeu d’une forme de communautarisme musulman s’est dessinée ces dernières années à partir de la question dite du voile (ou du foulard). Cette question désormais bien connue, depuis son surgissement dans l’actualité, en 1989, jusqu’au vote de la loi sur l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires à l’école en mars 2004 et aujourd’hui à propos de la burqa, renvoie bien au registre de la peur du communautarisme, vu à la fois comme un repli identitaire en dissidence de la société et comme une violation des droits de l’individu (ici les jeunes filles portant le voile ou les femmes portant le voile intégral).

Les tentations communautaristes peuvent bel et bien exister au sein de certaines composantes de l’islam (comme chez Tariq Ramadan ou à l’OUIF), qui n’hésitent pas, dans leur propagande la plus radicale, à prôner la priorité de la loi de Dieu sur celle de la République, mais elles restent marginales, notamment si l’on mesure leur influence non pas aux éclats médiatiques mais aux statistiques relevées de telle ou telle pratique – comme celles qui confirment le tassement des « affaires » de voile dans les écoles de la République depuis la loi de 2004. Ce n’est d’ailleurs pas seulement leur identité musulmane que réclament de voir reconnaître la plupart des musulmans en France, mais à la fois, et pour certains plus encore, leur identité d’Arabe ou de « Noir », celle de leur origine ethno-raciale. C’est pourquoi, notamment, la tentative de traitement politique de cette question par l’instauration d’un Conseil français du culte musulman en mai 2003, outre les nombreuses questions de méthode qu’elle soulève (représentativité des organisations, rôle des pays étrangers…), ne règle pas les aspirations à la reconnaissance identitaire et sociale de populations que l’on suppose majoritairement musulmanes. Seule une intégration républicaine pleinement assumée (« loi sur le voile ») mais aussi pleinement inclusive (lutte active contre les discriminations, politiques actives de rattrapage social…) peut répondre à une telle demande.

Une deuxième question, surgie plus récemment dans le débat public, est celle des « Noirs » en France. Les données sont assez différentes de celles de l’islam, même si, comme on l’a souligné, elles se recoupent en partie chez certains individus qui se revendiquent à la fois comme Noirs et comme musulmans. La catégorie identitaire « noir » existe depuis longtemps déjà. Elle s’est construite au croisement de l’héritage colonial et de l’esclavage dès le xvie siècle, notamment aux Antilles, et de la montée en puissance de nouvelles revendications identitaires à la suite du « tournant » des années 1960-70 (en France, ces revendications ont pris la forme du régionalisme corse, breton ou catalan par exemple, et dans les DOM-TOM, de manière plus radicale, d’une identité exaltée précisément pour mettre en avant cette négritude longtemps honteuse, en passant d’une identité prescrite par les colonisateurs et les maîtres blancs à une identité revendiquée comme « belle » : retour à la langue créole, « culture » caribéenne, etc.). Les mouvements identitaires de cette époque, à l’image de leurs homologues américains, ont rapidement contesté la simple lutte contre les discriminations par le droit pour revendiquer la reconnaissance de leur spécificité et de leur autonomie. Dans les années 1980, c’est la lutte antiraciste qui a pris le relais de ces revendications à travers une politisation (lutte contre le Front national) oublieuse des enjeux de la lutte contre la discrimination – stigmatisation du racisme au lieu de tenter de repérer les situations dans lesquelles des individus étaient écartés, en raison d’un critère identitaire prescrit, de l’accès à certains biens « rares » (logement, emploi, loisirs…). Les Noirs comme les « Beurs » ont dès lors été pris dans cette double spirale de l’antiracisme et de la revendication identitaire sans que la lutte contre les discriminations ne progresse jusqu’aux mesures prises par le gouvernement Jospin en 1999. Le passage à l’objectivation d’une identité dans l’espace public, c’est-à-dire par la revendication d’une représentation en tant que « minorité visible », s’est faite ces dernières années seulement pour les Noirs en France. Cette revendication a abouti à la volonté d’être « vus » dans l’espace public sans être discriminés par ailleurs. D’où la formation, par exemple, du CRAN (Conseil représentatif des associations noires), en 2005, et la médiatisation d’un certain nombre de « représentations » de cette nouvelle revendication identitaire : depuis la campagne médiatique autour de la dénonciation par certaines associations et certaines « personnalités » noires du livre de Olivier Pétré-Grenouilleau[26] jusqu’à la désignation de journalistes noirs pour présenter des journaux télévisés.

Ainsi, pour les Noirs en France, le cadrage identitaire intervient-il à plusieurs niveaux, non sans ambiguïté. D’abord dans la perception d’un racisme, au sens propre, dont ils peuvent être les victimes par le biais de la discrimination, mais sans qu’il soit possible de dire si la différence, déterminante sur le plan de l’intégration à la communauté nationale, par exemple, entre Noirs français des DOM-TOM et immigrants d’Afrique noire, français ou non, joue ici un rôle[27]. Ensuite dans la volonté collective, même si elle prend des formes plus ou moins radicales, de voir reconnaître une spécificité historique (colonisation et esclavage), au travers de l’enseignement plus large de l’histoire des Noirs par exemple, même si là encore le fait de ne pas distinguer entre Noirs des Antilles (esclaves) et Noirs d’Afrique (colonisés) pose des problèmes historiques importants. Enfin, la volonté d’une meilleure représentation dans l’espace public est soumise aux mêmes difficultés de méthode que pour d’autres groupes minoritaires « visibles », celle de la stigmatisation à rebours notamment et celle d’une différenciation d’autant plus perçue qu’elle s’appuie sur un critère d’identité parmi d’autres, et qu’elle risque précisément de masquer des critères dépliables quasiment à l’infini mais non moins légitimes : Noirs musulmans, femmes noires, Noirs homosexuels, etc.

Une troisième « question communautariste », encore différente dans sa formulation et ses implications, se pose à propos de l’homosexualité. On aborde là un critère d’identification des individus qui n’est plus ni prescrit – rien ne distingue en effet a priori dans son apparence physique un homosexuel d’un hétérosexuel sauf s’il le souhaite – ni de nature ethno-racial. Pourtant, la question identitaire se pose tout autant, et en particulier celle du rapport à une « communauté » qui peut être revendiqué pour affirmer et montrer son appartenance, particulièrement dans une société où, si l’homosexualité n’est plus le tabou d’il y a vingt ans, elle reste encore l’occasion d’une possible discrimination, d’une altérité difficile à vivre pour certains et le vecteur d’une identification voire d’une action collective – ainsi, par exemple, des associations de lutte contre le SIDA qui se sont développées en même temps que la maladie, à partir des années 1980. Outre la « vie communautaire » et les pratiques (économiques, sociales, culturelles) qui peuvent être considérées comme propres à une partie des homosexuels (milieu urbain, choix assumés), par exemple lorsqu’elles sont localisées dans certains quartiers des grandes villes devenus emblématiques (Castro à San Francisco, le Marais à Paris ou Greenwich Village à New York…), la question qui se pose surtout aujourd’hui est celle d’un processus plus large, à la suite des revendications qui ont commencé dans les années 1970, d’une « égalisation des conditions ». D’abord par la reconnaissance de l’égalité des droits comme citoyens (dépénalisation de l’homosexualité au début des années 1980, droit au respect de la vie privée, non-discrimination à l’emploi, etc.), puis par la reconnaissance d’une égalité de représentation institutionnelle, à travers le PAC puis dans la perspective de l’extension du mariage aux homosexuels ; enfin, dans une forme de « fusion » totale de l’homosexualité dans le droit commun, avec la revendication de la reconnaissance de l’homoparentalité et de l’ouverture aux couples homosexuels des techniques de procréation médicale assistée. Mariage et homoparentalité apparaissent ici comme les frontières ultimes d’une lutte identitaire commencée récemment, à l’échelle historique, et dont on peut constater l’influence très nette sur la transformation des mentalités dans la plupart des sociétés modernes[28].

* * *

Le communautarisme existe, à l’état de tentation et de menace, dans toutes les grandes sociétés multiculturelles. Non tant en raison de l’obscurantisme réel ou supposé de tel ou tel groupe ou minorité – le phénomène est toujours très marginal – qu’en raison de la facilité avec laquelle la thématique identitaire titille l’individu moderne : refuge ou repli, reconnaissance ou affirmation de soi, les motivations sont nombreuses. Il est en effet souvent plus facile d’aller chercher les raisons de son mal-être, de ses échecs ou de ses désirs inassouvis dans les défauts de la société plutôt qu’en soi-même. Mais de manière plus profonde encore, c’est, au-delà des faiblesses individuelles toujours déjà présentes, les faiblesses de la volonté collective et de l’esprit public qui pavent la route des tentations communautaristes et des renoncements qui leur permettent d’émerger. Le seul exemple contemporain des usages et mésusages du mot « diversité » en dit long en la matière. En investissant celui-ci d’une valeur principielle, nombre d’acteurs et d’observateurs de la société française d’aujourd’hui – politiques, medias, entreprises, associations… – ont conduit à ce qu’il devienne une sorte d’objectif politique et social en soi. Sans plus de lien ni avec la réalité d’une société qui n’a pas attendu le feu vert de ses élites pour se diversifier que ce soit par nécessité ou par goût ni avec l’exigence d’une réelle diversification de ces mêmes élites précisément. Car lorsque le discours de la diversité est avancé comme il l’est aujourd’hui, à coup de « minorités visibles » et autre « discrimination positive », on sent bien qu’au-delà des nécessités sociales légitimes perçues par les uns et les autres, il y a, outre une absence de réflexion en profondeur sur celles-ci, une volonté de ces mêmes élites de préserver ce qui peut encore l’être de leur pouvoir en abdiquant toute perspective d’égalité au profit d’une molle et très réduite – dans ses objectifs comme ses objets – diversité.
 

 

 

 

Notes

 

 
 
 
 
[1] Voir notamment Laurent Bouvet, Le Communautarisme. Mythes et réalités, Paris, Lignes de Repères, 2007 et « Le communautarisme : fondement ou aporie de l’identité américaine ? » in P.-A. Taguieff & G. Delanoi, Le communautarisme : vrai concept et faux problèmes, Paris, Cahiers du CEVIPOF, n° 43, 2005, p. 146-164.

[2] P.-A. Taguieff, La République enlisée. Pluralisme, communautarisme et citoyenneté, Paris, Editions des Syrtes, 2005, p. 131.

[3] La Gemeinschaft renvoie à une unité morale, à l’enracinement, à l’intimité et à la parenté. Il s’agit d’un type d’organisation sociale qui réalise pleinement les valeurs d’historicité et de mutualité entre ses membres, et qui ne laisse qu’une faible place à l’autonomie individuelle. Les croyances et les institutions ne sont pas choisies ou délibérées, elles sont données, elles ont une valeur légitime intrinsèque. Tönnies utilise pour décrire la communauté l’image du corps (sur le modèle de la « solidarité organique » de Herbert Spencer que reprend Émile Durkheim pour l’opposer à la solidarité mécanique, De la division du travail social, Paris, PUF, 1973 [1893], p. 98-101 notamment) vivant par opposition à la machine que serait la société moderne, associée à la déshumanisation des grandes villes notamment. Dans ces conditions, les gens restent unis malgré tous les facteurs de division, alors que dans la Gesellschaft, ils restent divisés malgré tous les facteurs d’unification. Tönnies décèle dans ces deux modèles une manière spécifique de penser, de ressentir et d’agir : la Wesenwille pour la Gemeinschaft et la Kürwille pour la Gesellschaft. La première est issue d’une volonté naturelle ou spontanée (littéralement une « volonté issue de l’essence »), elle s’inscrit dans l’évolution historique et culturelle du groupe, elle insiste sur la continuité et sur la conformité de la personne à l’intérieur du groupe. La seconde est un choix arbitraire et rationnel qui vient d’une volonté réfléchie (littéralement une « volonté fondée sur un choix »). Les buts dans la Gesellschaft ne sont pas imposés par la tradition, ils sont adaptés aux circonstances et aux changements constatés par l’individu ainsi qu’à ses désirs. La Gesellschaft, c’est la société moderne, celle de l’âge de la domination « légale-rationnelle » décrite par Max Weber qui approfondit et perfectionne la distinction de Tönnies. Celle aussi d’une division en classes conformément à l’industrialisation de la production (voir notamment M. Weber, Économie et société, Paris, Pocket « Agora », 1995 [1921], vol. I, chap. 1er, B-9, p. 78-79, tr. fr. J. Chavy & E. de Dampierre).

[4] N. Elias, La Société des individus, tr. fr., Paris, Fayard, 1991 [1987].

[5] Voir Benedict Anderson, L’Imaginaire national. Réflexions sur l’origine et l’essor du nationalisme, tr. fr., Paris, La Découverte, 1992 [1983].

[6] Laurent Bouvet, « Le tournant identitaire américain. Du ‘pluralisme-diversité’ au ‘pluralisme-différence’ », in Denis Lacorne, dir., Les Etats-Unis, Paris, Fayard, 2006, p. 233-244 (chapitre XIII).

[7] Ibid.

[8] Cette évolution en forme de « révolution » a reçu plusieurs appellations dans les sciences sociales contemporaines, dont nous ne retiendrons ici que quelques-unes parmi les plus connues : passage « d’une économie de la distribution à une grammaire des formes de vie » pour Jürgen Habermas (« Dialectics of Rationalization: An Interview », Telos, 49, automne 1981, p. 5-33) ; passage d’une société « matérialiste » à un monde de valeurs « postmatérialistes » pour Ronald Inglehart (Culture Shift in Advanced Industrial Society, Princeton, Princeton University Press, 1990. Trad. fr. (B. Frumer et A.-R. Maisonneuve) : La Transition industrielle dans les sociétés avancées, Paris, La Découverte, 1993) ; « démodernisation » pour Alain Touraine (Pourrons-nous vivre ensemble ? Égaux et différents, Paris, Fayard, 1997).

[9] On les nommera ainsi, à partir du terme qui leur a été attribué en anglais, « communitarian », pour ne pas entraîner de confusion avec d’autres aspects du communautarisme. Pour une présentation utile de ces questions lexicographiques, voir P.-A. Taguieff, La République enlisée, op. cit., p. 129 et 143-144.

[10] Alasdair McIntyre, Whose Justice ? Which Rationality ?, Notre-Dame, Univ. of Notre-Dame Press, 1988 (tr. fr. P.U.F., 1993) ; Michael Sandel, Liberalism and the Limits of Justice, Cambridge, Cambridge UP, 1982 (tr. fr. Seuil, 1999) ; Charles Taylor, The Sources of the Self, Cambridge, Mass., Harvard UP, 1989 (tr. fr. Seuil, 1998) ; Charles Taylor & A. Gutmann, Multiculturalism and the Politics of Recognition, Princeton, Princeton UP, 1992 (tr. fr. Aubier, 1992) ; Michael Walzer, Spheres of Justice, New York, Basic Books, 1983 (tr. fr. Seuil, 1997).

[11] Voir notamment Charles Taylor, Multiculturalisme. Différence et démocratie, tr. fr., Paris, Aubier, 1994 [1992] et Les Sources du moi. La formation de l’identité moderne, tr. fr., Paris, Le Seuil, 1998 [1989], et Will Kymlicka, La Citoyenneté multiculturelle, tr. fr., Montréal, Boréal, 2001 [1995].

[12] A partir des années 1970, aux Etats-Unis, puis dans de nombreux pays anglophones notamment, des programmes de politique publique étiquetés « communauté » ont été abondamment développés (« community policing », « care in the community »…).

[13] On renverra, pour une explication plus détaillée, à notre article : L. Bouvet, « Qu’est-ce que la troisième voie ? Retour sur un objet politique mal identifié », Le Débat, n° 124, mars-avril 2003, p. 33-52. Cette thématique au cœur du renouveau des gauches anglo-saxonnes dans les années 1990 – les « nouveaux démocrates » de Bill Clinton ont donné le signal du départ de ce mouvement qui a culminé au Royaume-Uni avec le New Labour – doit beaucoup à Amitaï Etzioni, professeur de sociologie à l’Université Georgetown à Washington, directeur du Communitarian Network et la revue Responsive Community. Voir en particulier ses ouvrages The Spirit of Community. Rights, Responsibilities, and the Communitarian Agenda, New York, Crown, 1993, et, sous sa direction, New Communitarian Thinking. Persons, Virtues, Institutions, and Communities, Charlottesville, University Press of Virginia, 1995.

[14] Ce thème, lié à celui du renouveau national et de la nouvelle grandeur du pays, joue sur les mêmes ressorts à destination de l’électorat traditionnellement conservateur, adepte de la doctrine tory de la « One Nation ». Sur les tentatives « blairistes » de ramener les travaillistes vers la question du sens de l’identité britannique, voir Mark Leonard, BritainTM. Renewing our identity, Londres, Demos, 1997.

[15] Nous pensons en effet, avec Pierre-André Taguieff, que « la réception de la philosophie ‘communautarienne’ anglo-saxonne a en outre été infléchie par l’existence d’une tradition de pensée ‘communautariste’ portée par les différentes écoles personnalistes des années 1930, parmi lesquelles brille singulièrement celle que représentèrent Emmanuel Mounier et la revue Esprit (lancée en octobre 1932) », in P.-A. Taguieff, La République enlisée, op. cit., p. 144.

[16] Des auteurs comme Max Gallo (notamment dans son récent essai Fier d’être français, Paris, Fayard, 2006), Christian Jelen, aujourd’hui décédé (notamment dans La France éclatée ou les reculades de la République, Paris, Nil Editions, 1996 ou dans Les Casseurs de la République, Paris, Plon, 1997), ou Alain-Gérard Slama (notamment dans La Régression démocratique, Paris, Fayard, 1995, 2e édition revue et augmentée chez Perrin, 2002, ou dans Chroniques des peurs ordinaires, Paris, Le Seuil, 2003), peuvent être cités comme les tenants de ce type d’analyse.

[17] On trouve sur le site du mouvement « Les Indigènes de la République » (www.indigenes-republique.fr) un bon exemple de pensée communautariste assumée dans le contexte français.

[18] La France n’a certes pas inventé le républicanisme, mais l’a fait entrer dans la modernité en le liant étroitement avec la notion, moderne, de souveraineté du peuple. Sur ce point voir notamment Laurent Bouvet et Thierry Chopin, Le Fédéraliste. La Démocratie apprivoisée, Paris, Michalon, 1997 (1re partie).

[19] On peut citer le dernier exemple en date, celui de la dissolution de la « Tribu Ka » (groupe afrocentriste ayant tenu, notamment, des propos antisémites et provoqué à plusieurs reprises des troubles à l’ordre public) par le décret du 26 juillet 2006 (voir le J.O. du 28 juillet), pris en vertu de loi de 1936 relative aux groupes de combat et aux milices privées.

[20] Outre l’affirmation dans l’article 1er de la Constitution de 1958 indiquant que celle-ci « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine de race ou de religion », on en trouve des exemples réguliers, notamment dans les décisions du Conseil constitutionnel : Statut de la Corse (9 mai 1991), Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (15 juin 1999), Autonomie de la Polynésie française (12 février 2004).

[21] On utilisera ici le terme « discriminations » dans un sens large, puisque l’on peut y lire à la fois l’exploitation coloniale et les crimes qu’elle a pu susciter, le refus du suffrage féminin et de l’égalité des droits entre hommes et femmes, la pénalisation des comportements homosexuels, etc. Eléments qui ont fait, souvent jusqu’à très tard dans l’histoire récente, partie de la définition « de fait » du républicanisme en raison de leur présence dans le droit français.

[22] Expression de Jacqueline Costa-Lacoux dans son avant-propos à Républicanisme et particularismes, Paris, La Documentation française, Problèmes politiques et sociaux, n° 909, février 2005, p. 5-12.

[23] On ne citera ici, à titre d’exemple de cette histoire désormais bien connue, que l’épisode de la mise en place du « code de l’indigénat » par la IIIe république, en 1881, en Algérie d’abord puis dans l’ensemble des colonies. Voir sur ce point Olivier Le Cour-Grandmaison, Coloniser, Exterminer. Sur la guerre et l’Etat colonial, Paris, Fayard, 2005.

[24] Voir Gwénaële Calvès, La Discrimination positive, Paris, PUF, « Que sais-je ? », n° 3712, 2004, p. 59 sq.

[25] Voir en particulier Emmanuel Todd, Le Destin des immigrés. Assimilation et ségrégation dans les démocraties occidentales, Paris, Le Seuil, 1994.

[26] L’ouvrage d’Olivier Pétré-Grenouilleau, Les Traites négrières. Essai d’histoire globale, Paris, Gallimard, 2005, reconnu par la communauté scientifique des historiens comme un travail sérieux et objectif, expose simplement l’idée que la traite esclavagiste des Noirs n’est pas le simple fait des Occidentaux mais aussi des Arabes et des Africains eux-mêmes – ceux qui vendaient les esclaves noirs aux Occidentaux sur les côtes africaines. Il a été accusé de « révisionnisme » et une plainte (retirée depuis) a été déposée par des associations « noires », notamment le Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionnais, dont l’un des porte-parole est Claude Ribbe – cf. supra.

[27] Voir à ce propos Laurent Bouvet et Pap Ndiaye (débat), « Discriminations, identités, République », La Revue socialiste, n° 23, avril 2006, p. 16-33 et, de ce dernier, La Condition noire. Essai sur une minorité française, Paris, Calmann-Lévy, 2007.

[28] Pour une histoire documentée des homosexuels en France et une interprétation du communautarisme qui a animé une partie du milieu homosexuel français, voir l’ouvrage très complet de Frédéric Martel, Le Rose et le noir. Les homosexuels en France depuis 1968, Paris, Le Seuil, 1996 (2e édition revue et augmentée, Points-Seuil 2000, intégrant notamment l’épisode du PACS).

Enige echte anti-Europeanen zitten in Brussel

Oud-topmanager: Enige echte anti-Europeanen zitten in Brussel

'Schizofrene, kwaadaardige EU brengt vrijheid, democratie en welvaart in groot gevaar'


Barroso en Van Rompuy, twee Brusselse kopstukken die mede de EUSSR hebben helpen creëren.

Sven Kesch, voormalig topmanager van een groot Duits beursgenoteerd bedrijf, schrijft in zijn nieuwe boek 'Koers houden, tot de ondergang van Europa - Ongelooflijke verhalen uit het Brusselse gekkenhuis' dat niet de anti-EU partijen en hun stemmers anti-Europees zijn, maar dat de echte anti-Europeanen achter de spiegelende ramen en glimmende bureaus van de EU-gebouwen in Brussel zitten. Volgens hem toont de reactie van Brussel op het Zwitserse referendum tegen immigratie opnieuw aan dat de EU een schijndemocratie is, een zichzelf in stand houdend imperium dat geen enkele kritiek en tegenspraak duldt.

2013 werd door de EU uitgeroepen tot het 'jaar van de burger', niet geheel toevallig pal voor het verkiezingsjaar 2014. Zo eens in de vijf jaar bedenkt men in Brussel een nieuwe propagandacampagne, om de burgers het idee te geven dat ze mogen stemmen en enige invloed hebben.

Kesch schrijft dat dit alles slechts schijn is. In tegenstelling tot Zwitserland, waar de burgers écht mogen meebeslissen, 'heeft de EU slechts een pseudoparlement zonder wetgevende macht en zonder echte oppositie. Dat is geen democratie, maar een eigengereid imperium.'

Unie voor lobbyisten van banken en multinationals

Volgens de voormalige topmanager was 2013 niet het jaar van de burger, maar zoals ieder ander jaar het jaar van de lobbyisten van banken en multinationals. De EU nam opnieuw talloze besluiten die vooral gunstig voor hen zijn, en negatief uitpakken voor de gewone man. Dat alles wordt valselijk verpakt met inhoudsloze termen als 'bescherming van de welvaart, vrede en het klimaat'. Tegelijkertijd wordt er gedreigd dat als we niet nóg meer macht aan Brussel geven, de democratie, vrijheid en onze welvaart in groot gevaar komen.

Parlementsvoorzitter Martin Schulz beweerde vorige maand dat '90% van de burgers het fascinerende idee van gemeenschappelijke EU-instellingen delen'. De grote vraag is waar hij dit cijfer vandaan haalt. Is dit niet eenzelfde soort '90%' steun van de bevolking waar het voormalige DDR-regime op wees, als daar weer eens 'verkiezingen' waren geweest?

Gevaarlijkste anti-Europeanen zitten in Brussel

Maar waag het niet het 'succesvolle' EU-model te bekritiseren of je tegen het Brusselse beleid te verzetten, want dan wordt je meteen een populist, nationalist, rechts-extremist, Europahater, demagoog, egoïst of zelfs een racist genoemd. Het echte gevaar voor de democratie komt echter niet van eurosceptici en anti-EU partijen, maar juist van de mensen die achter de knoppen van de macht zitten, en daarmee het eurosysteem in stand houden.

Onder gewone burgers zul je amper anti-Europeanen vinden, maar wel steeds meer anti-EU-Europeanen, zelfs in niet-EU land Zwitserland. Toen de Zwitsers vorige week op geheel democratische wijze een volksbesluit namen, kreeg het land een lawine aan kritiek van EU-politici over zich heen. Brussel, waar ideologie veel belangrijker is dan democratie, dreigde zelfs met sancties, en zei dat de Zwitsers een kapitale fout hadden gemaakt.

Die fout werd echter niet vorige week gemaakt, maar al veel eerder, toen de Zwitsers zo dom waren om verdragen met de EU te sluiten - verdragen 'met de duivel', zoals Kesch het letterlijk noemt, 'met een EU-club die zijn eigen verdragen breekt.'

Stem van het volk genegeerd

De enige keer dat we in Nederland een referendum hebben gehad staat nog vers in ons geheugen gegrift. Nadat de bevolking met een ruime meerderheid de EU-grondwet en daarmee verdere Europese integratie afwees, werd de grondwet alsnog via een achterdeur ingevoerd middels het verdrag van Lissabon, en ging men op volle stoom verder richting het grote einddoel: de Verenigde Staten van Europa.

In Brussel en Den Haag is het woord 'referendum' dan ook volstrekt taboe geworden, aangezien het vrijwel zeker is dat als men het volk aan het woord laat, de plannen voor die Europese politieke eenwording worden gedwarsboomd. Daarom wees 'onze' premier Mark Rutte onlangs het voorstel van de PVV voor een referendum over de EU resoluut van de hand. Overigens zeiden ook de Fransen en Ieren duidelijk 'NEE', en ook naar hen werd niet geluisterd.

Dus wordt de vrijheid van de Europeaan stap voor stap steeds verder ingeperkt. De Oostenrijkse Kronenzeitung schreef in september vorig jaar dat 'de burgers hun neus vol hebben van EU-commissarissen, die slechts één Europa zien: een Europa van sancties' tegen iedereen die weigert te buigen voor de wil van Brussel. Philippe Meunier, afgevaardigde van de conservatieve oppositiepartij UMP, zei zelfs dat 'de Fransen zich in 1945 niet van de Nazibezetting hebben bevrijd, om nu een dictaat van de EU-commissie te moeten dulden.'

'EU zou zichzelf nooit als lidstaat accepteren'

'De EU is zo ondemocratisch, dat ze zichzelf niet als lidstaat zou accepteren. Ze voldoet niet eens aan de minimale standaarden van een moderne democratie,' bekritiseerde het 'Bündnis: Mehr Democratie'. Uit een onafhankelijke peiling bleek dat slechts 2% van de EU-burgers van mening is dat ze enige invloed op de politiek hebben. Niet voor niets is de opkomst bij Europese verkiezingen doorgaans laag.

Kesch: 'De democratie wordt stap voor stap geofferd voor een bijna religieus getinte Europese ideologie, die feitelijk niet kan functioneren en niet eens een Grondwet heeft. Het 'democratietekort'... is eigenlijk een zachte omschrijving van een dictatuur, want bij een levendige democratie hoort onder andere een oppositie, die je in Brussel en Straatsburg tevergeefs zult zoeken.'

De EU is dan wellicht op democratische wijze ontstaan, maar regeert ondertussen als een rasechte dictatuur. Het enige wat de twee grote machtsblokken in het Europarlement -de socialisten en (christendemocratische) volkspartijen- mogen doen is 'jaknikken' tegen de plannen van de EU-Commissie. Brussel beweert weliswaar dat de verschillende EU-instituten als controlemechanisme functioneren, maar de spaarzame kritiek van bijvoorbeeld de corrupte Europese Rekenkamer, die de begroting al 17 jaar afwijst, wordt geen seconde serieus genomen.

Gebrek aan democratie bedreigt veiligheid

Bij de opstelling van het nieuwe 'Masterplan' voor de EU in augustus 2012 was de voorzitter van het Europese Parlement niet eens welkom. Het waren Van Rompuy, Draghi en Junker die met z'n drietjes de toekomst van 500 miljoen Europeanen bepaalden. Kortom: de EU is overduidelijk een pseudodemocratie met een pseudoparlement, dat niet eens eigen wetsvoorstellen mag indienen. Alleen de EU-commissie mag dat doen, een clubje ongekozen commissarissen dat exact zo functioneert als het Politbureau van de voormalige Sovjet Unie.

Ook het 'one man one vote' basisprincipe van een democratie is geheel afwezig. Zo hebben landen zoals Malta, Cyprus en Luxemburg bovengemiddeld veel invloed. De stem van Luxemburg telt bijvoorbeeld 11 x zwaarder dan de stem van Duitsland. In de ministerraad is dat zelfs 24 x hoger, en in de EU-Commissie en het Europese gerechtshof maar liefst 164 x.

Het schrijnende gebrek aan democratie in de EU is door de huidige schuldencrisis een grote bedreiging voor de veiligheid en toekomst van ons continent. Toch laten veel burgers zich nog altijd in de luren leggen door de propaganda dat het met de EU weer de goede kant op zou gaan. De uiteindelijk onvermijdelijke instorting van de Europese economie zal hen echter op ruwe wijze wakker schudden.

'Schizofreen bouwwerk, kwaadaardige huichelarij'

Het Europese Parlement wordt dan wel gekozen door de burgers, maar komt volgens Kesch op geen enkele wijze op voor de belangen van de kiezers. De extreem royaal betaalde parlementariërs bedrijven achterdeurtjespolitiek, en laten zich gewillig influisteren, manipuleren en omkopen door lobbyisten van banken en multinationals. Met name Zuid Europese parlementariërs streven vooral de belangen van hun eigen landen na - geheel tegen de Europese gedachte in dat ze nu juist onafhankelijk van hun nationaliteit zouden moeten opereren.

Daarnaast wordt nauwkeurig bijgehouden of de parlementariërs wel 'goed' stemmen. Met procenten wordt aangegeven hoe loyaal ze zijn naar hun eigen fracties. Er is nauwelijks een parlementariër te vinden die onder de 95% scoort. Ook in dit opzicht zijn het dus jaknikkers pur sang, die zoet gehouden worden met buitengewoon hoge salarissen, toeslagen, uitkeringen, bonussen en pensioenen.

'In zijn geheel is de EU een totaal schizofreen en zielloos bouwwerk, een kwaadaardige huichelarij,' constateert Kesch dan ook. Bovendien werkt dit bouwwerk snel toe naar een totale-controlestaat, waarin de burgers 24/7 nauwgezet zullen worden gevolgd, en waarin steeds harder zal worden opgetreden tegen kritische, 'niet loyale' stemmen.

Reguliere media gecontroleerd door politieke elite

De reguliere media zouden in theorie een tegengeluid kunnen laten horen, maar feit is dat de meesten van hen net als hun Amerikaanse collega's in de tas zitten van de heersende gevestigde orde. Anti-EU politici, zoals in Nederland Geert Wilders, worden dan ook vrijwel uitsluitend zwartgemaakt, veelal met verdraaide en leugenachtige 'feiten'.

Dat is geen complottheorie. In Duitsland worden de leiders van de drie grootste mediaconcerns een paar keer per jaar bij de bondskanselier uitgenodigd. Wat zij met elkaar bespreken blijft geheim, maar de Duitse politieke elite zal in Europa beslist niet de enige zijn die de media inschakelt om de bevolking met misleidende, krampachtig positieve berichtgeving rustig en zoveel mogelijk pro-EU en pro-euro te houden.

De almaar toenemende macht van deze grote mediabedrijven, die hoofdzakelijk aan de leiband van de politiek lopen, is eveneens een groot gevaar voor het laatste restje democratie in Europa. Aan de vorig jaar georganiseerde campagne 'Ik wil Europa / Wij willen Europa' namen zo'n 80 mediabedrijven deel, waardoor er nauwelijks meer van een onafhankelijke Europese pers kan worden gesproken.

Dat zien we bevestigd in de feitelijke censuur die er wordt uitgeoefend op alle kritische berichtgeving over het in de maak zijnde TTIP vrijhandelsverdrag met Noord Amerika. Zoals we eerder berichtten wordt de grote concerns met dit verdrag ten koste van de burgers nog meer macht gegeven, maar de reguliere media verspreiden steevast alleen de veronderstelde positieve gevolgen voor de economie en werkgelegenheid.

Socialistische heilstaat

'Een verbond van soevereine staten is slechter te controleren als een zak vol vlooien,' waarschuwde de bekende Duitse filosoof Carl von Weizsäcker ooit. 'Daar helpt alleen de stapsgewijze ontmanteling van de democratie tegen.' En dat is dan ook precies wat de EU heeft gedaan: de democratie stap voor stap afbreken, zodat er anno 2014 weinig anders meer over is dan een lege huls.

Het fiscale pact, de centrale economische planning, de talloze gebroken verdragen, de achterkamertjes- en vriendjespolitiek, de ongekende graaicultuur, het bestrijden en verketteren van afwijkende meningen, het EU 'Politburo' en de eindeloze stroom bemoeizuchtige technocratische regeltjes en wetjes zijn allemaal signalen van een nieuw soort socialistische heilstaat zoals de Sovjets die probeerden te realiseren. Dat mislukte niet alleen jammerlijk, maar kostte ook nog eens miljoenen mensen het leven. Terwijl de top zich tegoed deed en alle macht en rijkdom naar zich toe trok, moest de monddood gemaakte rest tientallen jaren lang in armoede en angst leven.

Echte democraten zeggen NEE tegen de EU

Echte democratieën zoals Zwitserland en Noorwegen zeiden daarom terecht NEE tegen het EU-imperium. Niemand in Brussel, de hoofdstad van het 'Vierde Rijk', verdient om bovengenoemde redenen ook maar een seconde het vertrouwen van de burgers. Sterker nog: als wij hen hun gang laten gaan, dan zal er uiteindelijk zowel economische, financiële als maatschappelijke chaos ontstaan, en dreigt ons continent opnieuw te exploderen in een orgie van geweld.

Laat bij de komende Europese verkiezingen daarom weten dat het u menens is, dat de toekomst, vrijheid, welvaart en democratie van ons land en ons continent ons ter harte gaan. Een stem op de meeste gevestigde partijen betekent echter instemming met de eurofiele gevestigde orde. Dat is uw goed recht, maar dan moet u over enkele jaren niet klagen als de EU inderdaad als een totalitair blok onze welvaart door de in gang gezette 'herverdeling' heeft verpletterd, en met ijzeren hand de orde zal proberen te handhaven. Immers:

'Wie in een democratie slaapt, maakt de dictatuur wakker', en 'Niemand is hopelozer verslaafd als degene, die valselijk gelooft vrij te zijn'(Goethe). (1)

Maar misschien is echte vrijheid voor de meesten inmiddels niets anders meer dan 's avonds op de liefst zo groot mogelijke flatscreen van het ene naar het andere hersenloze programma te kunnen zappen, en wekelijks de koelkast te kunnen vullen. 'Brood en spelen' hielden eerder de Romeinen zoet, totdat het eens zo machtige imperium onder schaamteloos machtsmisbruik en onbegrensde decadentie ineen stortte. Uiteindelijk was het dus het volk dat dit liet gebeuren. Gaat Europa eenzelfde lot tegemoet? Aan u in mei de keus.

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten